
(voir aussi : > Cours de nu avec Patrick Clers)
(L'auteur de cette photo -- votre serviteur-- tient à préciser que l'idée première de cette composition, à la fois pleine de drôlerie et empreinte d'une grande profondeur de méditation métaphysique, est due à Patrick Clers himself.)
Cet ancien de Maximilien Vox est décorateur. Il a, entre autres activités, réalisé les décors pour un grand nombre de séries d'animation. Au printemps 2002, il vient de terminer les décors d'un long-métrage d'animation Le général et Bonapart, réalisé par Francis Nielsen, sur un scénario de Tonino Guerra, des dessins de Barkin et produit par Solaris (sortie prévue à la fin 2002). "Le style est un peu "peinture", avec des perspectives à la Chagall. C'est un bon exemple de la faculté d'adaptation nécessaire aux professionnels du cinéma d'animation" explique-t-il.
Patrick Clers intervient aux Gobelins depuis deux ans. Il y est entré sur la recommandation d'un ami qui pensait qu'il avait un bon contact et qu'il ne se prenait pas trop au sérieux...
Le mouvement
"Les élèves qui arrivent à l'école sont souvent très influencés par la BD. Or le dessin animé n'est pas du tout de la BD, ni un dessin fait pour être accroché au mur. Si l'on regarde des dessins intermédiaires, parfois ils sont épouvantables, mais ils passent très bien dans le mouvement : ce qui compte c'est la persistance rétinienne du mouvement."
Importance de la silhouette
"Je prends toujours l'exemple suivant : vous êtes capable de reconnaître quelqu'un que vous connaissez dans la rue, de dos, à 50 mètres. Et ceci grâce à sa silhouette et à sa démarche. En animation, il faut être capable d'exprimer le caractère d'un personnage de la même façon, à travers une silhouette et une manière de bouger. Mais pour parvenir à ce résultat subtil, il faut beaucoup de patience et de travail."
De l'utilité des contraintes
"Je dis toujours aux étudiants que le musée du Louvre est rempli de commandes. La commande est une contrainte qui finalement aide l'artiste à s'affirmer. Il doit se battre contre quelque chose et cela l'aide à se dépasser. En fait, j'essaye de les rassurer en leur faisant comprendre que même avec les limites on peut exister. L'animation est un métier qui comporte bien sûr des contraintes, mais cela reste une profession privilégiée car si vous n'êtes pas trop mauvais, on vous laisse finalement une grande marge de manoeuvre."