
Coll particulière, D.R.
Georges Duthuit (1891-1973) est l’ami de Samuel Becket, Alexandre Calder, Claude Lévi-Strauss, Georges Bataille, André du Boucher, Bonnefoy mais aussi de peintres comme Bram van Velde, Nicolas de Staël, Tal Coat, Riopelle et Matisse dont il devient le gendre en 1923 en épousant sa fille Marguerite. Georges Duthuit a partagé sa vie entre la France, l’Angleterre, la Catalogne et les Etats-Unis pendant la guerre. Intéressé par toute l’histoire de l’art, ses études le mènent de l’archéologie orientale jusqu’à l’art de son temps en passant par les Inuits et les Kwakiutls. Il excelle aussi bien dans la philosophie de l’art que dans la critique, dans la muséographie que dans la critique du musée, dans la littérature que dans la pensée européenne de l’art depuis la Renaissance. Georges Duthuit, attaché au musée du Louvre en 1931, est spécialiste d'art copte. Ces deux passions seront toujours l’art byzantin et Matisse au sujet duquel il écrit de nombreux articles. Par ailleurs, Matisse fera la couverture en papier déco pé de son livre sur le fauvisme. En 1926, il publie un livre fondateur Byzance et l’art du XIIe siècle.Proche des cercles d’avant-garde parisiens et londoniens, il fréquente Max Jacob, Florent Fels, Jean Cocteau et les peintres de Montparnasse, en particulier Kisling, et les milieux surréalistes dont il ne fera jamais vraiment partie. Il écrit de nombreux articles dans les célèbres Cahiers d’art de Zervos. Au début des années trente, il est une figure dans le monde artistique et littéraire parisien.
Il est surpris par la guerre alors qu’il faisait une tournée de conférences aux Etats-Unis et passe six ans à New York qui lui inspire son livre Une Fête en Cimmérie, récit poétique évoquant un monde polaire imaginaire et la ville en décadence. Matisse l’illustre en 1948-49 de trente et un portraits d’esquimaux. C’est à New York qu’avec André Breton, Max Ernst, Robert Lebel et Claude Lévi-Strauss, Georges Duthuit découvre l’art Inuit dans le musée d’art Indien et dans la boutique d’un antiquaire, Julius Carlebach auprès de qui, il achète une remarquable collection de masques Esquimaux.
Après la guerre, il prend la direction de la revue littéraire Transition à laquelle contribuent entre autres, Samuel Beckett, Jean-Paul Sartre, Georges Bataille, René Char, André Breton, Paul Eluard et Max-Pol Fouchet accordant aux Beaux-arts une part grandissante. Il réunit autour de lui de nombreux artistes - parmi lesquels Nicolas de Staël, Riopelle, Giacometti, Masson, Tal Coat et Bramvan Velde.