Ferenc Berko, 1916-2000, né en Hongrie dans une famille juive, fait partie
de la longue tradition des photographes qui ont dû quitter leur pays et
émigrer, comme Brassaï, Capa, Hervé, Kertész, Moholy-Nagy, Munkácsi…
De son enfance en Transylvanie à son éducation en Allemagne, de sa
formation photographique en Angleterre puis en France, de sa carrière
cinématographique en Inde au professorat en Amérique, Berko s’est situé
aux carrefours des mouvements d’avant-garde sans en épouser aucun.
Berko : un homme entre trois continents, trois histoires, trois patronymes,
trois nationalités, quatre langues, sept disciplines, mais surtout, un
homme d’images. Il trouva son salut en photographie : nus, villes,
abstractions, paysages, portraits, couleurs, un monde utopique où il restait
maître de son sort. Élevé à Berlin dans le cénacle du Bauhaus, Berko
apprend à regarder par le prisme de la géométrie, les contrastes de lumière.
L’histoire du vingtième siècle, oriente son itinéraire de Londres à Paris
où il a forgé son style axé sur les lignes, les formes, les motifs, la beauté
intemporelle. Émigrant à Bombay, il expérimente divers procédés photoet
cinématographiques, continuant portraits, publicité et nus.
Expatrié à Chicago, son travail se focalise sur l’abstraction du paysage.
Sa photographie devient subjective, il s’attache aux détails urbains.
Installé à Aspen, Berko trouve un havre propice pour travailler en noir
et blanc et en couleur. Reconnu aux USA comme l’un des pionniers
de la couleur, Berko laisse une oeuvre riche et inspirante.