
Entre vraies mégapoles et villes virtuelles
Peter Bialobrzeski, documente et interprète la transformation du paysage
urbain dans des différentes parties du monde de manière systématique
et avec une approche presque topographique depuis plus de vingt ans.
Ses oeuvres constituent une sorte d’archive critique du présent, important
du point de vue sociologique, urbain et artistique.
Bialobrzeski s’intéresse souvent au phénomène asiatique et à son
développement économique sans précédents, porteur d’une grande
homogénéisation du paysage urbain de Shangai à Dubai. Bialobrzeski
documente autant la naissance d’un nouveau monde que les tentatives
de résistance du précédent, de ses images émergent des étendues de tours
géantes et de kilomètres de néons qui engloutissent tout, dans une sorte
de nuit américaine où baraques et maisons vouées à l’abandon font figure
de décors de theatre oubliés entre deux scènes.
De ses différents travaux semble surgir une mégalopole virtuelle,
synthèse imaginaire de plusieurs grandes villes. Mégatropolis née d’un
rêve futuriste, emphatisée et au même temps stigmatisée par la façon de
la photographier de Bialobrzeski, qui travaille souvent au crépuscule, avec
un appareil photo 4 x 5 et des expositions longues, qui peuvent durer
jusqu’à quatre minutes. Temps qui fait disparaître aussi les rares présences
humaines, rend les villes désertes ou traversées par des fantômes, en exalte
la démesure et les détails.