
Onirique, exacerbé, foisonnant, tel est le rapport à la réalité du
photographe Ryszard Horowitz. Son univers d’images met en scène
des femmes lisses, bienveillantes, des enfants roses, joufflus, des rivières,
des orangers, des colombes, des fruits souvent convoités par un oiseau
de proie… Son monde unique nous emporte dans un balancement régulier
entre rêve et enchantement.
Né en 1939 en Pologne, à Cracovie, dans une famille de musiciens, il est
déporté pendant la guerre et emprisonné, alors qu’il est encore enfant.
«Je ne me rappelle pas les 6 premières années de ma vie».
Diplômé des Beaux Arts de Cracovie, il émigre aux États-Unis, à New York
en 1956 et obtient le diplôme du Pratt Institut. Pour subvenir aux besoins
de sa famille, il travaille dans la publicité. Apparaît alors une image
photographique impactante, « à l’americaine» : « nice and clean ».
Dans le choix de ses modèles, dans son goût de l’absurde, du surréaliste,
du symbolique, il garde sa singularité slave.
Primé à de nombreuses reprises, il ouvre son propre studio en 1967 à
New York. Il photographie, peint, dessine… crée des compositions et des
atmosphères improbables, rêves mystérieux, visions fugitives empreintes
d’une anxiété palpable. Ses images partent d’une idée bien définie : il
s’appuie sur des dessins préparatoires pour réaliser ses photos.
Dans les années 1970, son travail anticipe l’avènement des nouvelles
technologies. Ses images produites avec minutie et difficulté annoncent
déjà la révolution numérique à venir.
En 1987 il retourne en Pologne, expose à la Galerie nationale de Varsovie
ainsi qu’à Hong Kong, Prague, Genève, Arles, Toulouse, Milan.
À partir de 1990, il travaille exclusivement avec les techniques numériques.