Né en 1975 à Busan (Corée du Sud), Daesung Lee est diplômé des Beaux-Arts, section photographie, de l’université Chung-Ang de Séoul. Après ses études, il a un temps voyagé à travers le monde avant de se consacrer, à partir de 2007, à la photographie documentaire, style qu’il considère le mieux adapté à son engagement social. En 2014, le magazine en ligne Lensculture lui a décerné le prix « Récit en images ». Daesung Lee vit actuellement à Paris, mais travaille principalement à l’étranger.
La petite île de Ghoramara, située à l’orée du delta du Gange, dans le golfe du Bengale, en Inde, est menacée. Depuis les années 1960, ses rivages n’en finissent plus d’être emportés par l’élévation du niveau de la mer, provoquée parle réchauffement climatique. Plus de la moitié des terres ont disparu, et les deux tiers de la population ont dû s’en aller. Ceux qui restent, agriculteurs et pêcheurs, ne doivent leur subsistance qu’aux ressources de l’île. Selon des rapports récents, Ghoramara sera complètement submergée d’ici à vingt-cinq ans. Le gouvernement indien a déjà élaboré un plan d’évacuation vers l’île de Sagar, située en aval sur le Gange, mais il ne garantit ni aide financière ni compensation aux villageois déplacés. Tout en rendant hommage à la population de Ghoramara, Daesung Lee ose espérer que ses images fantomatiques entraîneront une prise de conscience des effets ravageurs du réchauffement climatique. Sous un soleil brumeux, cernés par l’omniprésence de l’eau, ses modèles se tiennent au milieu des vestiges de leur île, seuls et impuissants