Jiehao Su est né en 1988 dans la province du Guangdong, au sud de la Chine. En 2009, il est sorti diplômé de la prestigieuse université du cinéma de Pékin. Parmi ses influences, qu’il étend au-delà du champ photographique, il cite le musicien Jean-Sébastien Bach (1685-1750), le poète Rainer Maria Rilke (1875- 1926) et le peintre contemporain Gerhard Richter (né en 1932). Féru de philosophie et d’art chinois – plus précisément de l’art shanshui du paysage – ce talent émergent de la photographie a notamment été repéré par l’agence Magnum parmi « Les30 de moins de 30 ans » qui vont compter. Il vit et travaille à Pékin.
Jiehao Su avait 18 ans lorsque sa mère est soudainement décédée. Pour tenter d’échapper au chagrin, il a entamé une vie d’errance de ville en ville, photographiant ce qu’il voyait en restant toujours à une certaine distance. Après quelques années de vagabondage, il est retourné dans le Guangdong et a conçu le projet Summer’s Almost Gone. La série Borderland, commencée en 2012, est plus introspective Mêlant portraits, paysages, natures mortes, ses images, d’une grande mélancolie, reflètent sa dérive et sa rencontre avec une Chine du Sud pas si éloignée de celle de son enfance. Famille, terre d’attache, identité et existence sont au coeur de ses préoccupations. « Summer’s Almost Gone et Borderland représentent un travail intime de mémoire, de tendresse et de consolation, dit Jiehao Su. En me reconnectant à mon passé à travers le portrait esthétique, psychologique et autobiographique de ma région natale, je me reconstruis une conscience. »