Il y a un peu de Magritte dans ces images du maître Shoji Ueda. Prise dans le décor surréaliste des dunes de Tottori – sa province natale, à 800km au sud-ouest du bouillonnement tokyoïte -, elles font partie d’une série fleuve réalisée entre 1949 et 1980. Face à la mer, avec du sable à perte de vue, Shoji Ueda est chez lui : dans ce théâtre onirique, il ne se lasse pas de mettre en scène ses voisins et ses proches dans des images minimalistes, minutieusement chorégraphiées, empreintes d’humour et d’une candeur toute poétique. En inconditionnel de Lartigue, il chronique les plaisirs simples avec l’humilité de l’éternel amateur.
En 2005, la société Dai Nippon Printing Co. a fait don à la MEP de 13 tirages de Shoji Ueda, et la succession Ueda lui a offert en 2007 le portfolio Ueda Shoji : Children Calendar. La MEP a consacré au photographe une rétrospective en 2008, sous le titre Une ligne subtile.