Flavio Morais, qui travaille aujourd’hui à Barcelone est d’origine brésilienne. Il est né à Sao Paulo, mais sa plus forte expérience personnelle et artistique, il l’a vécue dans une autre ville brésilienne : Bahia.
"Toutes les images que je présente dans cette exposition, reflètent mon séjour à Bahia, où je suis resté deux années" explique-t-il. "J’étais fatigué des commandes et des rapports basés uniquement sur l’argent, des directeurs artistiques directifs, et je voulais partir en Afrique, --ce que je ferai probablement un jour.
A la réflexion, j’ai pensé que Bahia, où 80% de la population est noire, constituait une petite Afrique. Là-bas, j’ai connu des gens qui, tout en ayant aucune ressource économique, se révélaient extrêmement créatifs. Ils improvisent en utilisant des matériaux de rebut, ou des objets trouvés dans les poubelles ou sur la plage et ils sont très créatifs."
Expérience décisive pour l’artiste qui a fait sienne cette esthétique qui a été théorisé, en particulier, par le Français Dubuffet sous le nom "d’art brut".
"Ces deux années ont changé ma vie. Mon cœur est noir. Je ne fréquente ni musées, ni galeries, tout cela est trop commercial. La seule valeur est l’argent. Ce qui m’intéresse c’est d’être en contact avec des gens qui créent en fonction d'une autre logique que celle du marché. Les malades mentaux, les enfants, tout ces gens qui ne savent pas ce qu’ils sont en train de réaliser et qui pourtant produisent des oeuvres si fortes et pleines de vie. A Bahia on ne peut rien vendre, ce que l’on peut faire c’est développer son propre monde."
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