Gosse de peintre

Célèbre dans son pays, le Japon, Beat Takeshi Kitano l'est encore plus en France, pays qui l'adule. Comique, réalisateur, comédien, animateur de télévision à Tokyo, c'est aussi à travers la peinture que l'homme s'exprime. Avec le projet "Gosse de peintre" à la Fondation Cartier, ce touche à tout génial donne à l'art ses lettres de jeunesse.

"Avec cette exposition, j’ai sans doute voulu amener une autre définition au mot art, qui soit moins officielle, moins conventionnelle, moins snob, plus ordinaire", explique d'emblée Beat Takeshi Kitano. Ce sont donc des oeuvres gaies, drôles, colorées, émouvantes mais jamais prétentieuses que le prolifique Japonais s'apprête à montrer au public de la Fondation Cartier, à Paris.

Cette exposition, "Gosse de peintre", Beat Takeshi Kitano l'a pensée et entièrement conçu pour la Fondation Cartier. L'occasion pour l'artiste, comique manzai, cinéaste, animateur de télévision, véritable tycoon japonais, de se moquer de l'art contemporain, de ses postures engoncées, de son sérieux presque comique. Au travers de peintures, d'objets, de vidéos, de décors, sacrifiant à tous les exercices obligés d'une belle exposition monographique, le brillant Japonais souhaite emmener son public de gag en surprise, distillant en chemin une bonne humeur rafraîchissante en ces prestigieux murs de la Fondation Cartier.

Polyvalent, poly-talentueux, fils d'une prestigieuse lignée japonaise, "Beat" Takeshi Kitano n'a jamais souhaité s'interdire la moindre pratique artistique, navigant de l'humour manzai qui cartonna dans les années 1980 dans l'archipel nippon, jusqu'aux téléfilms, jeux télévisés, la poésie et même ses propres films, dont la résonnance est toute particulière en France, pays qui lui réserve son plus grand succès (son prestige n'est pas aussi important au Japon, nous a-t-on expliqué).

Projet kaléidoscopique centré sur l'enfance, sa liberté, son pied de nez permanent aux conventions, Gosse de peintre transforme le musée en parc d'attraction, invitant les visiteurs à interagir avec les oeuvres. La culture populaire y rencontre la réflexion scientifique. L'imaginaire y côtoie la satire, la tradition, la pédagogie, le beau et le kitsch... Pour un résultat d'ensemble à la fois hétéroclite et complémentaire.

Léonor de Bailliencourt - 03/10
Du 11 mars au 12 septembre 2010.
 Fondation Cartier pour l'art contemporain,261 boulevard Raspail, Paris 14e