34ème édition : ces artistes qui font le marché de l'art
Depuis 2005, la Foire Internationale d’Art Contemporain a déserté la Porte de Versailles pour le prestige de la Nef du Grand Palais, assisté des deux lieux majeurs que sont la Cour Carrée du Louvre et le jardin des Tuileries. Centrale, la Fiac rassemble les artistes de l’art moderne à aujourd’hui, qui font l’actualité comme les fluctuations du marché de l’art.
Les petits plus
Les mauvaises langues qui pensaient ne trouver que des œuvres d’art contemporain à cette 34ème édition de la Fiac pourront retourner leurs vestes, puisque l’accent, amorcé l’an dernier, a certes été donné aux artistes en vogue, mais aussi aux galeries de design. En effet, celles qui valorisent les travaux de Charlotte Perriand ou des frères Bouroullec se sont cette année imposées comme les rails de la foire, installées sur les allées latérales du Grand Palais, comme pour mieux mettre en regard le design et l’art des " puristes ".
Plus de 35 nouvelles galeries, un jardin des Tuileries dédié aux œuvres magistrales dans tous les sens du terme, la Fiac assure une fois encore une visibilité maximum aux artistes, à travers une exigence dans sa sélection et celle des galeries. Des œuvres ont en effet été spécialement créées pour la foire et certains artistes mis en exergue. Parmi eux, le dadaïste Francis Picabia trouve une posthume place de choix, grâce à la galerie 1900/2000 qui expose durant ces cinq jours, une grande partie de ses dessins érotiques.
Les artistes à ne pas rater
La galerie portugaise Cristina Guerra Contemporary Art présente les artistes confirmés que sont John Baldessari et Erwin Wurm. Ce dernier proposant non plus cette fois ses hommes sur gonflés qui " auraient avalé le monde ", mais bien des œuvres proches du compromis, soit des toiles vêtues de pull, boutonnées et manches ballantes. Métaphores de l’humain modulable et perméable à souhait ? La new yorkaise Sean Kelly fait sensation avec la coqueluche de la photographie Marina Abramovic, qui, après ses actions vidéographiques de body art livre de poétiques tirages avec la femme et les croyances qui y sont rattachées pour thématiques centrales.
Autre star de la foire, l’indien Subodh Gupta (Nuit Blanche 2006) et ses vaisselles d’inox est lui aussi présent, investissant le jardin des Tuileries aux côtés de Julien Previeux ou Barthelemy Toguo.
Le wallon et décrié farceur Wim Delvoye, représenté par le galeriste Emmanuel Perrotin, a tenu à être de la fête, en vendant des poupées à son effigie et pro-Cloaca autour d’un stand curieux proche de la performance. C'est , accessoirement, l’œuvre la moins onéreuse de la foire: pas moins de 239 euros !
Les plus sages des visiteurs préfèreront sans doute les recoins cachés du Grand Palais, pour découvrir à leur temps les œuvres les plus timides, à l’image des lavis en noir et blanc de Hans d’Op de Beeck.
Pour les "art addict", reste encore à patienter jusqu’au samedi 20 octobre, date à laquelle le Prix Marcel Duchamp sera attribué à l’un de ses quatre prétendants : Adam Adach, peintre polonais, Pierre Ardouvin, photographe et auteur d’installations, Richard Fauguet, interrogateur du banal, et enfin Tatiana Trouvé, artiste italienne de talent, qui a conçu depuis 1997 une œuvre complexe et riche : le Bureau des Activités implicites.
Soulagement prévu à la Cour Carrée, ce week-end, en attendant, courez à la Fiac !