Joana Vasconcelos

Joana Vasconcelos utilise le château de Versailles comme un écrin pour mieux célébrer la femme.

Quatrième exposition d’art contemporain dans les appartements royaux du château de Versailles, Joana Vasconcelos succédant ainsi au japonais Takashi Murakami (automne 2010). Et polémique garantie à chaque occasion devant cette « profanation » de notre patrimoine architectural… Cette fois, les responsables du château avaient cru éviter le pire en refusant l’œuvre la plus controversée de Joana Vasconcelos, A Noiva (La Mariée), un lustre fait de 25 000 tampons hygiéniques féminins. Pas de chance : le 104, lieu culturel parisien bien connu, s’est fait un malin plaisir d’accueillir A Noiva avec un accrochage le 4 juillet en présence de Joana Vasconcelos elle-même !

Portugaise née à Paris en 1971, Joana Vasconcelos a fait ses études d’art à Ar.CO – Centre d’Art et Communication Visuelle, à Lisbonne, entre 1989 et 1996. Elle développe depuis son œuvre, à base de sculptures et d’installations. Des réalisations hautes en couleurs, souvent majestueuses, pour lesquelles Joana Vasconcelos  s’approprie et décontextualise des objets issus du quotidien féminin. Grandeur et servitude de la femme en quelque sorte. Un style qui a assuré sa renommée mais qui n’est pas forcément apprécié de tous. Le lustre A Noiva par exemple a été conçu au début des années 2000, et a peiné à trouver amateur jusqu’à ce que le collectionneur Antonio Cachola la fasse sienne.

Au château de Versailles, Joana Vasconcelos a trouvé « un lieu habité par l’art, un espace plein, complet, riche, où rien en apparence ne semble pouvoir être ajouté. C’est le décor idéal pour célébrer l’audace, l’expérimentation et la liberté. » Elle s’y est confrontée avec ardeur, voulant « interpréter la dense mythologie de Versailles, la transporter dans la contemporanéité, évoquer la présence d’importantes figures féminines qui l’ont habité, en s’appuyant sur mon identité et mon expérience de femme, portugaise. » Un défi visible au château de Versailles jusqu’au 30 septembre 2012 et au 104 jusqu’au 18 septembre 2012.

Paul Schmitt, juillet 2012

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