All-in-One

À la croisée de l’art pop, sériel et optique, un langage visuel singulier, entre expérimentation et subversion.

Né en 1937 à Berlin, d’abord graphiste, notamment dans le domaine de l’édition (il a fondé Gulliver Presse en 1960), professeur jusqu’en 2002 à l’école d’art Städelschule de Francfort, l’allemand Thomas Bayrle est devenu un artiste internationalement reconnu, participant à des manifestations aussi prestigieuses que Documenta ou la Biennale de Venise.

Dès les années 60, Influencé par entre autres par l’Institut de Recherche sociale (qu’on appellera plus tard l’Ecole de Francfort)  - dont la théorie critique confronte la philosophie, l’histoire et la sociologie aux enseignements du marxisme et de la psychanalyse – Thomas Bayrle adopte une attitude contestataire en détournant les codes de la publicité. Par la répétition d’un seul et même motif, il génère des images proches du Pop art et de l’Op art. Il étend ainsi ses recherches visuelles aux flux de circulation et aux grands ensembles urbains, sujets de société plus engagés.
Suivant un principe de trame voire de tissage qui structure un grand nombre de ses productions, il fait apparaître une forme d’unité dans la multiplicité, avec un langage visuel et formel qui lui est propre.  Fragmentation, changements d’échelle permanents, interconnexions du micro au macro sont intrinsèques à sa vision d’un système dans lequel chacun des éléments n’est définissable que par les relations qu’il entretient avec les autres.

D’où le nom All-in-One de l’exposition, à l’Institut d’Art Contemporain (IAC) de Lyon  jusqu’au 11 mai 2014. Quelque deux cents oeuvres retracent les périodes importantes et la variété des pratiques de Thomas Bayrle : des machines cinétiques de ses débuts aux collages, peintures, papiers peints, films, productions et publications graphiques, et même sculptures.

Politique, sexe et religion sont omniprésents dans  les compositions de Thomas Bayrle, car chez lui la visée politique prédomine sur une approche esthétisée. Il n’a de cesse d’interroger les valeurs et les normes des systèmes politiques et économiques dans lesquels nous vivons.

Clémentine Gaspard, d’après le dossier de presse, avril 2014