Super-héros super décatis
Le peintre franco-serbe Vuk Vidor expose son "Quartet américain", travail sur la modernité, aux murs de la galerie Magda Danysz. Quand les super-héros se déglinguent...
La peinture de Vuk Vidor tire volontiers vers le pop art. Mais cette profusion de couleurs et de super-héros cache en réalité une oeuvre grave et franchement sérieuse.
Ces jours-ci, l'artiste franco-serbe expose chez Magda Danysz - et pour la première fois en France - la deuxième étape de son "Quartet américain".
Dans ses oeuvres, l'Amérique ne fait plus rêver. Décatie, fatiguée, elle ne peut plus rien pour sauver le monde, au contraire. Elle est épuisée, réduite à l'impuissance... à l'image de ces super héros imaginés par l'artiste, qu'il présente piteux et désespérés pour la plupart.
Dans les oeuvres de Vidor, peintures, sculptures ou installations monumentales, la religion est très présente. D'ailleurs, son super-héros américain ne tarde pas à se transformer en Christ crucifié ayant pour croix son propre pays ou porté par la statue de la Liberté telle une Pieta moderne et recouvert du drapeau étoilé en guise de linceul.
Dans ce monde un peu décati, où les emblèmes les plus porteurs d'espoir sont tombés en poussière, les égos sont toujours à l'honneur et Vuk Vidor en joue, s'exposant lui-même en géante statue dorée au coeur de la galerie.