Zao Wou-Ki
Calligraphie chinoise ? Abstraction lyrique ? Tout cela à la fois pour ce premier peintre sino-français.
Né à Pékin dans une famille d'intellectuels, Zao Wou-Ki (1920-2013) étudie les techniques de peinture occidentale et chinoise à l'École des Beaux-Arts de Hangzhou. Après une première exposition personnelle à Shanghai en 1947, Zao Wou-Ki quitte la Chine en 1948 pour venir à Paris au moment où l’« art vivant » commence à se partager entre les États-Unis et la France. Il s'installe à Paris, fréquente l'Académie de la Grande-Chaumière et rencontre les grands peintres de l'époque, Pierre Soulages, Hans Hartung, Giacometti...
Son oeuvre traverse les débats esthétiques qui marquent le développement de l’art moderne et, s’il appartient à une scène parisienne qu'il apprécie, il perçoit très tôt la vitalité de la peinture américaine. Progressivement, il renoue aussi avec certains traits de la peinture chinoise dont il s’était écarté de façon volontaire.
Zao Wou-Ki n’aime pas le mot « paysage » auquel il préfère celui de « nature ». Ses rapports avec le monde extérieur sont faits de découvertes et de voyages, de rencontres fécondes dont les premières furent avec le peintre et poète Henri Michaux et le compositeur Edgar Varèse. Poésie et musique demeureront pour lui deux pôles d’attraction permanents, comme une tension nécessaire avec la peinture – donnant sens, à mesure que son art s’affirme, à l’expression que l’artiste a inspirée très tôt à Michaux : L’espace est silence.
Et pour la première fois depuis 15 ans, le Musée d’Art Moderne de Paris propose 40 œuvres en grand format de Zao Wou-Ki jusqu’au 6 janvier 2019 : plus qu’au silence, voilà une invitation à la méditation.