Pierre Paulin au Centre Pompidou

 Le design emblématique des années Pompidou

… et aussi de Mitterrand, pour lequel il a réaménagé en 1984 le bureau de l’Elysée après les appartements privés en 1969 pour les Pompidou. Un résumé de l’évolution de Pierre Paulin : le fauteuil de François Mitterrand, double diamant en bois, signe un retour au classicisme après une vingtaine d’années d’un design accompagnant l’essor de la société de consommation.

L’exposition que lui consacre le Centre Pompidou jusqu’au 22 août 2016, après la grande rétrospective aux Gobelins en 2008 un an avant sa mort, met bien en exergue l’innovation dont a fait preuve Pierre Paulin dans son design de mobilier et décors intérieurs. Il est le premier à structurer le souple en forme, grâce au tissu stretch tendu sur une structure métallique, elle-même rembourrée de coussins en mousse souvent tenus par des suspensions en cuir inspirées des sièges automobile. Le siège Mushroom (1960) est l’exemple le plus classique de ce design au service du grand public. Pierre Paulin dépasse le modernisme fonctionnel qui l’a inspiré au début de sa carrière dans les années 50 et joue avec les formes. A vrai dire souvent une seule forme, une surface unique qu’il morphe à volonté pour en tirer le sièges Ribbon Chair (1966), ébauchée avec une serviette de table pliée, et Tongue (1967). Ou qu’il fait danser tel un tapis volant pour le sofa Déclive (1968) ou encore le Tapis-Siège (1980). Ou même soulève pour en faire une tente d’extérieur, devenue un classique pour réceptions dans les jardins.

Pierre Paulin est aussi un aménageur d’espaces, inspiré à la fois par les intérieurs japonais et leurs cloisons et les cultures nomades d’Asie Centrale avec des tapis montant jusqu’aux murs et du mobilier au ras du sol. Reproductions de ses créations à l’Elysée et maquettes d’aménagements intérieurs en témoignent ici.

Les productions de sa première période (années 50 et début des années 60) ne sont pas oubliées pour autant, avec des pièces provenant de la galerie parisienne Pascal Cuisinier qui en expose elle-même plusieurs jusqu’au 28 mai 2016.

Utilisation de nouveaux matériaux, prise de risques techniques, renouvellement des formes : une révolution de notre décor dans les années 60-70 dont Pierre Paulin a été un acteur de premier plan.

Paul Schmitt, mai 2016


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