Nelu Wolfensohn

Peut-être le meilleur affichiste canadien, professeur de design à l’UQAM à Montréal.

Affichiste renommé internationalement,Nelu Wolfensohn ne cultive pas un style personnel, perçu comme un frein au cheminement des idées. Il préfère travailler le concept : « À la place d'un récit analogique qui traduit une perception du monde concret, l'image mue, représentant autre chose que la réalité intrinsèque. Cette plus-value métaphorique lui confère de nouvelles significations et plusieurs niveaux de lecture ». Mais, nuance-t-il, « le langage métaphorique n'exclut pas l'originalité et la richesse de l'image : maintes fois, le coup de poing visuel est à contenir dans un somptueux gant de velours. »

Né à Bucarest, Nelu Wolfensohn s’installe à Montréal en 1976 comme directeur artistique et devient professeur à l’École de design de l’UQAM en 1992. Dans son enseignement comme dans son travail personnel, Nelu Wolfensohn porte une attention particulière aux problématiques de conceptualisation et de réalisation de dossiers de design complexes, comme les projets de communication se référant à la vie sociale et politique au Québec et au Canada. Le concept est sa préoccupation essentielle, ainsi qu’une communication forte, de préférence allégorique, bien au-delà de l'aspect esthétique du projet. Et, conscient du déclin de l’affiche print, il appelle à en renouveler le genre, sur Internet notamment pour toucher un public plus vaste et servir de nouvelles causes.

Avec « Notes vagabondes », quelque 90 affiches exposées au Centre de design de l’UQAM jusqu’au 11 décembre 2016, l’UQAM rend hommage à cet affichiste parmi les grands de notre époque. Et on notera que cet hommage à Nelu Wolfensohn est aussi français, Jocelyne Le Bœuf, directrice recherche et valorisation des Design Labs de L’École de design Nantes Atlantique, étant la commissaire de cette exposition « Notes vagabondes » !

Clémentine Gaspard, décembre 2016