Black Current
Harmen Liemburg, célèbre et fantaisiste graphiste néerlandais, investit la belle et poussiéreuse bibliothèque Smith-Lesouëf de la Maison d'Art Bernard Anthonioz. Plongé au milieu des gravures et beaux livres du XIXe siècle, il compose une série post-moderne et romantique.
Le "courant noir" qu'évoque le titre de cette exposition de Harmen Liemburg semble se référer aux flots d'informations imprimées qui caractérisent nos temps modernes occidentaux.
Plongé au coeur de la bibliothèque Smith-Lesouëf, naviguant de romans en recueils de poésies, de livres d'art en vieux magazines ou comptes financiers, le graphiste a ainsi pu appréhender toutes les possibilités graphiques des livres du XIXe siècle, illustrés de gravures en noir et blanc.
Comme il l'avait fait il y a trois ans au Festival de l'Affiche de Chaumont (qui coproduit l'exposition) avec le projet KiKiRiKi, tous les soirs, Harmen Liemburg a choisi de s'intéresser aux médias destinés aux masses populaires et à leur utilisation de l'image comme vecteur d'information.
Privilégiant les images géographiques ou naturalistes (l'homme a été géographe/cartographe dans une ancienne vie), le graphiste s'interroge sur leurs usages.
Black Current, à la croisée des XIX et XXIe siècles, devient alors le creuset des techniques et des interrogations, opérant une synthèse entre l'univers de Harmen Liemburg et les gravures nées au coeur de la Révolution Industrielle.
Black Current ou la rivière d'encre... Métaphore d'un flot jamais interrompu - et un peu abrutissant - d'informations nombreuses et vite publiées, vites oubliées.