Chinese Girls par Benjamin

Des Chinese Girls en aquarelles explosives de couleurs

Malgré ses 35 ans et une carrière internationale, Zhang Li alias Benjamin a gardé le look de l’adolescent curieux de tout qu’il n’a pas cessé d’être. Il a pourtant révolutionné, comme l’explique Diane Launier directrice de la galerie Arludik, l’art du manhua, le manga chinois, en publiant ses histoires autour de scénarios forts, n’hésitant pas à évoquer le mal-être des jeunes en Chine avec ses dessins au trait mobile et aux couleurs vives, saturées.

Ses romans graphiques s’inspirent de sa vie d’auteur indépendant et de l’environnement urbain chinois moderne. Son imagination se nourrit aussi bien de rock que d’art ou de littérature, y compris les classiques français Victor Hugo et Balzac ! Bien que vivant à Beijing, il choisit Benjamin comme nom d’auteur en hommage au personnage incarné par Dustin Hoffmann dans le film Le Lauréat (1967). L’éditeur français Xiao Pan (malheureusement disparu en 2012) le fait connaître chez nous en publiant ses manhua : Orange (2006), Remember (2004, paru en 2006), One day (2002, paru en 2007) et Saviour (2010). Xiao Pan publie aussi Flash, son premier artbook, en 2008 : Benjamin y livre illustrations, crayonnés, recherches, largement inédites.

Benjamin poursuit sa chronique de la Chine actuelle avec Chinese Girls, nouvel artbook en 2 versions (beau livre et album)  juste parues aux éditions Pika : 100 portraits de filles rencontrées à Beijing dans la rue. Des dessins et peintures que Benjamin réalise de mémoire, même si certains détails (bouche, nez) sont retravaillés à l’aide de visuels trouvés sur Internet. Benjamin dessine directement sur tablette graphique et colorise d’abord dans Photoshop avant de retravailler traits et couleurs  (décors surtout) avec les brosses dans Painter.

Beaucoup de ces peintures avaient été exposées à la galerie Arludik à Paris au printemps 2013. Benjamin profite de la sortie de Chinese Girls pour y revenir et nous livrer, jusqu’au 13 décembre 2014, quatre nouvelles toiles en grand format et aussi ses sketchbooks et  carnets intimes.   Une confirmation de la sensibilité et de la maîtrise des couleurs de l’artiste qu’est Benjamin.

Paul Schmitt, novembre 2014 & avril 2013