Une pensée graphique

Ettore Scola, grand réalisateur italien qui vient de nous quitter, n'exerçait pas seulement son art de l'observation caméra en main. Equipé d'un stylo ou d'un crayon, il croquait les grandes joies et petits travers de ses contemporains.

Né en 1931 à Trevico (Italie), Ettore Scola a étudié le droit avant de se tourner vers le journalisme et de collaborer à des revues humoristiques. Scénariste, il passe à la réalisation en 1964 avec le film Parlons femmes. Peu à peu, il s'impose comme l'un des maîtres italiens du cinéma avec des chefs d'oeuvre satiriques de la société italienne comme le grinçant Affreux, sales et méchants ou Une journée particulière.

De son ancien métier de journaliste, Ettore Scola a gardé l'habitude de noter visuellement tous les petits détails significatifs qui l'entourent. Croquant des scènes de vie, caricaturant des personnages ou se lançant même dans des scénarimages, le réalisateur donne à voir un monde loufoque, parfois absurde, souvent touchant.

Au-delà de la qualité graphique évidente de ces dessins, au-delà du voyage esthétique et imaginatif auquel ils nous convient, ces dessins, exposés au Centre des Arts d'Enghien en 2008, offrent un accès inédit aux sources d'inspirations de ce grand cinéaste qu'est Ettore Scola.

Léonor de Bailliencourt - Janvier 2008; mise à jour Paul Schmitt, janvier 2016