A private line

Styliste et dessinateur de mode, Richard Haines n’a pas son pareil pour croquer l’air du temps.

Richard Haines a toujours aimé dessiner, mais le dessin de mode s’est imposé à lui à l’âge tendre de 10 ans, dans les années 60, à travers les élégantes illustrations de Givenchy et de Dior dans le New York Times que lisait son père.

Devenu styliste de mode, il collabore avec les géants, de Calvin Klein à Perry Ellis en passant par Bill Blass. Son regard attentif déshabille le vêtement pour n’en retenir que l’essence. Après 25 ans, Richard Haines quitte les sphères du prêt-à-porter de Manhattan pour se consacrer entièrement au dessin dans son atelier de Brooklyn. En 2008, il lance « What I saw today », un blog sur lequel il partage au quotidien ses humeurs et ses dessins. La démarche est novatrice, le succès immédiat. Le rappeur Kanye West, séduit par la personnalité et le trait de Haines, décide de partager sur son blog douze de ses croquis. L’arrivée d’Instagram en 2010 amplifie le phénomène et « What I saw today » compte aujourd’hui comme l’un des blogs les plus influents de la planète.

Du coup, le monde de la mode s’est rappelé à son bon souvenir. Miuccia Prada  lui propose d’imaginer un recueil de portraits inspirés de sa collection Homme Automne/Hiver 2012. Dries Van Noten, lui aussi captivé par son talent, lui confie la réalisation des imprimés de sa collection Homme Printemps/Eté 2015. Richard Haines réalise alors une gamme de croquis à l’encre pour donner vie à des danseurs gracieux sur les soies délicates du styliste belge. Richard Haines collabore également avec The New York Times pour couvrir les défilés de mode masculine, tandis que The Sunday Times London lui confie une chronique hebdomadaire sur les tendances.

La finesse du trait, des ambiances douces caractérisent ses croquis où alternent célébrités et voisins de quartier: working girl pressée, la journaliste hystérique, le top model ultra looké, la vieille dame et son chien ou encore une rock star délurée comme la « Brooklyn Drag Queen » Patti Spliff… Des rues de Brooklyn au front row des défilés, Richard Haines saisit sur ses carnets les tendances et l’air du temps. Et la galerie Huberty & Breyne saisit de même l’occasion de la semaine de la mode à Paris pour présenter une quarantaine de dessins de Richard haines, jusqu’au 6 février 2016 en sa galerie parisienne.

Clémentine Gaspard, janvier 2016