Un Monstre à Paris: dessins

Recherches, storyboards,  toiles numériques : Bibo Bergeron expose l’univers artistique d’Un monstre à Paris.

Un Monstre à Paris est un film d’animation volontairement aux antipodes d’un blockbuster américain. Son concepteur et réalisateur Bibo Bergeron, pourtant rompu aux méthodes américaines au travers de ses dix ans passés chez Dreamworks, a préféré faire une comédie musicale à l’ambiance romantique, chaleureuse, où le Paris de 1910 sert d’écrin aux performances musicales de M et Vanessa Paradis (voir notre article en rubrique Animation sur le film : ici)

Les dessins et oeuvres d’art tirées du film, exposés à la galerie Arludik à Paris jusqu’au 29 octobre 2011, en témoignent. Et Bibo Bergeron a tenu à détailler plus avant les intentions artistiques mises en oeuvre par lui-même et son équipe de DA et illustrateurs.

Sources d’inspirations
« Je suis un grand fan de Tardi, le dessinateur de la BD Adèle Blanc Sec, mais ça n’a pas vraiment été une référence pour Un Monstre à Paris, même si nous sommes passionnés par la même époque de l’histoire. En fait, c’est Franquin, mon maître à dessiner, qui m’a énormément inspiré, en particulier pour l’écriture et le dessin des personnages. J’avais aussi en tête les oeuvres des impressionnistes de la fin du 19ème et du début du 20ème siècle comme Alfred Sisley pour leur capacité à mettre du brillant dans du brouillard et à jouer avec les couleurs et les lumières. La recherche de couleurs a été réalisée par Aurélien Prédal qui a fait un travail fantastique, y compris dans le générique de fin avec ses bandes couleur »

Le design de Francoeur le Monstre
« D’un point de vue artistique, le plus complexe a été sans aucun doute le design du monstre Francoeur que je décrirai comme un ange enfermé dans un corps de monstre. Autant dessiner Lucille, une jolie chanteuse qui ressemble à Vanessa Paradis, n’avait rien de très compliqué puisque je pouvais m’appuyer sur des références humaines, comme pour la plupart des personnages d’ailleurs, autant on en a bavé pour créer une puce géante habillée en Aristide Bruant qui est censée être aussi charmante que Matthieu Chédid ! J’ai demandé à plusieurs amis – illustrateurs, auteurs de BD, storyboarders… - de dessiner Francoeur à partir de la description que je leur avais faite du personnage. Et soudain j’ai eu un déclic. Si l’on regarde attentivement, le visage de Francoeur a la forme d’un coeur. Et je me suis dit qu’il n’y avait pas de hasard : il est très symbolique que ce visage en forme de coeur nous regarde avec ses grands yeux lumineux. Un autre dessinateur m’a donné l’idée de l’aspect d’une sauterelle. Et j’ai eu pour ma part celle de l’habiller en Aristide Bruant. Francoeur est donc né de la rencontre de ces différentes inspirations. »

Clémentine Gaspard, octobre 2011