Festival européen de la photo de nu 2011

L’érotisme de facture classique est certes présent, avec, entre autres, les photos d’Ari influencées par David Hamilton, celles de Bob Giorgi qui se réclame ouvertement d’Helmut Newton, ou Bordello, la revisite d’un bordel des années 30 par Vee Speers.
La recherche esthétique aussi avec la beauté formelle, presque géométrique, des photos de danseurs de Gérard Vallet et les photos de l’Opéra de Paris de Gérard Uféras, invité d’honneur de ce Festival 2011 ; ou encore celle plus tourmentée des Sensuels de Michel Portier pris dans des jeux d’ombre et de lumière. Sans oublier le voile de mystère des portraits d’Olivier Valseccchi dont un visuel pare l’affiche du festival.
Mais le regard se fait plus interrogateur, plus trouble parfois, avec les Garçonnes de Martial Lenoir, les Sens figurés de Pierre Sarriaud ou les mises en scène sophistiquées du photographe turc Koray Erkaya.
 
C’est du côté des photographes venus de l’Est, de Pologne et d’Ukraine, qu’on trouve les mises en cause les plus radicales. Anton Solomoukha nous offre des mises en scène baroques et décadentes qui  font penser à un David La Chapelle, mais dont les modèles se seraient égarés du côté de Tchernobyl . Plus épuré, le projet Lévitation de Victor Sydorenko se veut mouvement vers plus d’authenticité, plus de liberté au-delà du réel et du conscient.

Ce Festival européen du nu a ainsi le bonheur de nous inciter à la flânerie mais aussi à la réflexion à travers l’image du corps. Promenade sur place du 7 au 15 mai 2011 à travers Arles et la cité voisine des Baux de Provence.

Clémentine Gaspard, mai 2011