Hasselblad Masters 2010

Hasselblad met en scène ses prestigieux Hasselblad Masters aussi bien à la Photokina qu’en librairie.

Plus que centenaire, et rare survivant européen parmi les fabricants d’appareils photo, le suédois Hasselblad produit des appareils haut de gamme dont rêve tout photographe professionnel. Et fort logiquement, Hasselblad soigne ses relations avec son « club » d’utilisateurs, notamment à travers les Hasselblad Masters. Créés en 2001, les prix Hasselblad Masters distinguent les photographes professionnels les plus talentueux dans dix catégories allant de l’architecture à la mode en passant par des catégories plus générales comme le portrait ou le paysage. Sans oublier une catégorie « Up and coming » pour les futurs professionnels. Pour 2010 (date de clôture : 31 décembre – voir rubrique masters sur  www.hasselblad.com), une onzième catégorie, vie sauvage (« wildlife ») se rajoute à la compétition. Les dix (onze bientôt) gagnants reçoivent un photoscope de la gamme Hasselblad H4D pour interpréter librement un thème donné. Les images sont publiées dans un livre commémoratif.

Hasselblad Masters 2009 à Photokina 2010
Tous les deux ans (et cette année du 21 au 26 septembre 2010), se tient à Cologne (RFA) la grand-messe de la photo : le salon Photokina. Lieu de toutes les annonces de nouveaux produits, Photokina célèbre aussi la photo en la montrant. Hasselblad  y expose ainsi les photos issues de ses Hasselblad Masters 2009 sur le thème de l’émotion, photos faisant aussi l’objet d’un  livre de 240 pages édité par  teNeues. Nous vous livrons quelques exemples de travaux des Hasselblad Masters 2009 dans la  galerie ci-contre.

Hans Strand et le volcan  Eyjafjallajökull

Lauréat du Prix Hasselblad Master en 2008, Hans Strand, du studio Strand Photography, à Hägersten (Suède) photographie des paysages et des scènes de nature pour Getty Images, Corbis Briljans, des magazines de photographie et des éditeurs de calendriers depuis 19 ans. Photographiant tout, de l’Arctique aux brumes des forêts tropicales en passant par les déserts les plus arides, Strand présente ses clichés originaux dans de nombreuses expositions et vient de terminer son quatrième livre intitulé Arctic Impressions: A Story on a Vanishing World : « Par comparaison à la photo argentique, la photographie numérique n’est pas compliquée. La température de couleur n’est plus un problème. Auparavant, on avait besoin de plusieurs filtres pour compenser les écarts de température de couleur. Avec un appareil photo numérique, on peut soit mesurer la température de couleur avant la prise de vue, soit corriger la température plus tard, à l’ordinateur. Je n’ai que très peu de raisons pour utiliser des filtres avec le Hasselblad. La plus grande différence c’est au niveau de la latitude d’exposition. Avec un Hasselblad, la gamme de tonalité a environ 12 valeurs, contre 5 avec les films argentiques. Ce changement introduit une véritable révolution pour les photographes. J’ai été influencé par différents créateurs au cours des années. Au début, j’ai étudié le travail des photographes de paysages en Amérique du Nord. Aujourd’hui, je m’oriente plus vers le travail de mes collègues scandinaves. En tant que photographe, j’ai évolué par étapes. Il y a quelques années, j’ai commencé à prendre des photos aériennes de l’Islande et depuis, c’est devenu mon principal projet.  »
Intuition prémonitoire : après avoir pris des photos de volcans islandais dès 2008, Hans Strand a eu l’occasion de récidiver après l’explosion du Eyjafjallajökull en avril 2010. A bord d’un Cessna 172, Hans Strand s’est approché jusqu’à 600 m du volcan en pleine activité pour le « shooter » avec son Hasselblad H4D 40 : « J’ai mis la sensibilité à 200 ISO et la vitesse à 1/800, et cela a suffi, je n’ai plus eu qu’à photographier… J’ai ensuite traité les images dans le soft Phocus 2.5 d’Hasselblad, mais uniquement pour corriger la balance des blancs. Je n’ai pas retouché les couleurs, le bleu intense du nuage de cendres est complètement authentique.» Jugez-en vous-même ci-contre.

Earth on Fire de Bernhard Erdmaier

Décidemment, c’est l’année des volcans chez Hasselblad ! Bernhard Erdmaier, Hasselblad Master en 2001, géologue de formation et spécialiste des volcans, a publié fin 2009 Earth on Fire chez Phaidon Press, un livre rassemblant 200 photos de volcans commentées par la géologue Angelika Jung-Hüttl. Bernhard Erdmaier a pris ces photos au cours des dix dernières années avec des appareils Hasselblad tant numériques qu’analogiques et en scannant les négatifs avec un scanner Imacon Flextight 949, lui-aussi de chez Hasselblad.

Et après tant de beauté photographique, n’hésitez pas à vous faire plaisir : Hasselblad a juste dévoilé à la Photokina 2010 le H4D Ferrari, une série limitée à 499 exemplaires de son modèle H4D en collaboration avec la légendaire firme au cheval cabré. Prix non encore communiqué…

Paul Schmitt, septembre 2010