Nan Goldin. Berlin work

Des photos inédites de Nan Goldin sur ses séjours à Berlin.

Nan Goldin photographie sa vie et sa famille. Non pas sa vraie famille (elle a quitté le domicile familial à l’âge de quatorze ans), mais tous ceux qui l’entourent, marginaux, drag queens et prostitué(e)s qu’elle côtoye dans les milieux underground de Boston, New York et ailleurs. N’hésitant pas à se mettre en scène elle-même, elle porte un regard cru mais empli d’empathie sur les êtres, leurs lieux de vie et d’amour. Avec pour effet de  déstabiliser  le spectateur, oscillant entre voyeurisme et  sympathie pour cette bohème tragique.
La photo est pour Nan Golding une planche de salut, un moyen de prendre du recul par rapport à elle-même et ses passions dangereuses. Les photos de Nan Golding documentent aussi la montée du Sida qui décime ses amis dans les années 80. Son œuvre majeure, celle qui la rend mondialement célèbre, est The Ballad of Sexual Dependency : plusieurs centaines de photos projetées en diaporama sur écran géant avec accompagnement musical. La première projection en a eu lieu aux Rencontres d’Arles en 1987  et une seconde version de The Ballad of Sexual Dependency, étendue aux années 2000,  a pris place aux Rencontres d’Arles 2009.

Nan Goldin – Berlin work
Bénéficiaire d’une bourse, Nan Goldin a résidé à Berlin de 1991 à 1994 et y revient régulièrement depuis. La Berlinische Galerie (Landesmuseum für moderne Kunst, Fotografie und Architecktur) expose 80 photos inédites prises par Nan Goldin lors de ses séjours à Berlin, de 1984 à 2009. Cette série documente la scène underground d’une ville en transition et aussi l’art de Nan Goldin, ses constantes (portraits intimes, contrastant avec lits et chambres d’hôtels désertés) et ses évolutions (moins de couleurs saturées, plus de scènes de groupe). L’exposition regroupe les photos en 4 genres principaux : portraits, autoportraits, intérieurs, natures mortes et scènes de rue.
A voir à Berlin  jusqu’au 28 mars 2011.

Clémentine Gaspard, janvier 2011