En Chine, depuis 1949, l’État est propriétaire de toutes les terres du pays, ce qui lui permet de construire – et aussi de démolir – sur d’immenses étendues, sans être tenu de négocier avec des propriétaires. Avant que ne commence un nouveau chantier apparaissent subitement de vastes terrains vagues. Là où, peu de temps avant, se trouvaient des hutongs, ces petites ruelles typiques de la Chine traditionnelle, on ne voit plus que débris et gravats. Parfois, des villages entiers sont rasés pour être réimplantés ailleurs, souvent sans véritable indemnisation des habitants. Du jour au lendemain, des siècles d’histoire et de patrimoine culturel sont ainsi détruits pour ouvrir la voie au « progrès ».Cette série a été réalisée entre 2002 et 2008 dans diverses villes de Chine. Ces paysages sont effectivement « provisoires » : ils marquent la fin de l’ancien temps et annoncent l’avènement des temps nouveaux