
Depuis septembre 2006, Constantin assure la coordination de la dernière année de formation de Conception et Réalisation de Films d’Animation. Ancien responsable d’études du groupe Illiade (déploiement des paramètres ADSL), il est aussi animateur réalisateur en image 3D des séries télévisuelles telles qu’Insektors et Rolie Polie Olie (SPARX) diffusées sur France 5 et produit par Disney Channel et Nelvana productions.
Pédagogie
La perspective d’enseignement de cet ancien professionnel est en accord avec les attentes du marché du cinéma d’animation. Embauché par Gobelins, l'école de l'image pour encadrer les étudiants de 3ème année, Constantin Maschas a eu carte blanche quant aux nouvelles optiques qu’il a souhaité apporter. Ainsi, augmenter le niveau technique des étudiants, en regard à la demande des professionnels s’est imposé naturellement, tout comme les efforts dédiés à l’écriture scénaristique. "Je pousse mes étudiants à avoir un vrai propos dans la narration, afin d’obtenir une cohérence entre l’animation et l’histoire que l’on raconte. S’ils possèdent une liberté dans le sujet (film d’animation de 1mn à 1,30 mn en projet de fin d’études) ils doivent davantage surprendre," précise C. Machas. Les étudiants ont en effet plus d’autonomie qu’avant, afin de leur faire adopter les bons réflexes, ceux de l’initiative qu’ils devront manifester une fois insérés dans la vie professionnelle.
Ce qui change pour la troisième année
Si la spécialisation en 3D troisième année de formation en CRFA était facultative, elle est devenue obligatoire depuis l'année passée. La 3D, discipline désormais incontournable dans le cinéma d’animation, est abordée dés la fin de la 2ème année, une fois les Films d'ouverture du Festival d’Annecy terminés, et poursuivie en début de 3ème année. " L’essor de la 3D est tel qu’il est privilégié et travaillé plus qu’avant par les étudiants, qui la perçoivent comme un « mal nécessaire », un outil à maîtriser parfaitement afin d’être certain de trouver un poste intéressant, explique C. Maschas. Avec la concurrence japonaise, la sous-traitance et les délocalisations - relocalisations, il s’agit pour nos étudiants sortants, d’être capable de diriger une équipe et de prendre de nouvelles initiatives. La création en 2D passionne pourtant toujours autant, mais possède une offre moins importante que la 3D, les étudiants en ont bien conscience. " La formation se voulait à l’origine tournée vers les techniques traditionnelles d’animation. Aujourd’hui, elle suppose que ceux qui sortent de l’école des Gobelins puissent être opérationnels et recrutés sans tergiversation.
Le projet de fin d’études : un tremplin d’expression.
Sur une durée de 1 mn à 1, 30 mn, les films de fin d'études laissent le choix à l'étudiant de sujet et de technique (2D, 3D) depuis cette année. Le format est en revanche imposé, les étudiants travaillant depuis peu en Full HD (1920 x 1080 pixels), technique qui remplace la vidéo. Les exercices se pratiquent cependant toujours en 4/3 tandis que les projets utilisent le 16/9. " A l'heure actuelle, on hésite même à proposer des exercices et les projets en découlant tout en HD, explique C. Maschas." L'utilisation du 16/9 permet en effet d'inclure davantage de profondeur de champ et donc de s'inspirer du cinéma plus que de la vidéo. Le travail graphique donne un résultat quatre fois supérieur à la vidéo, mais aussi plus de netteté. On peut à loisir choisir de flouter de façon précise, afin de focaliser l'oeil du spectateur à un endroit précis dans l'image.
Techniques
Les images destinées à être animées passent par plusieurs étapes, inchangées depuis quelques années. L'étape du dessin, indispensable, est succédée par les logiciels Adobe Illustrator et/ou Photoshop pour être ensuite soumise au logiciel Maya ou un autre de 3D. C'est ce que l'on appelle le " compositing ", soit une image créée à partir de plusieurs couches superposées. La dernière étape est donc celle où ces couches mutiples sont réunies par After Effects, remplaçant du celluloïd.
3D mal nécessaire?
Parmi les étudiants, beaucoup ont un attachement particulier à l'animation traditionnelle, tout en étant confrontés à la réalité du marché, dominée par la 3D. L'an dernier, les projets étaient plus fournis en 3D, sorte de reflet des préoccupations des étudiants à maîtriser cet outil à tout prix. Sur les quatre projets présentés (cinq à six étudiants par film), deux ont utilisé la technique 3D.