Mexia Dubach, 21 ans, originaire de Pau, est étudiante en quatrième année à l’Ecole supérieure d’Art de Bordeaux.
Avec la série « I feel emotional landscapes » tout est dit ! D’après la jeune étudiante « il s’agit de convoquer à la fois l’espace réel et l’espace mental ». Une photo comme point de départ puis un voyage où l’esprit et la main cheminent ensemble. « L’enjeu se construit sur ce passage de l’observation visuelle au simple sentiment du paysage ; du souvenir qui me guide pour dessiner, produisant des effacements, des paysages flottants. Cela laisse place à un certain mystère, au champ des possibles ». Le propos est aussi clairement exprimé : « l’envie de communiquer sur le temps qui passe, de manipuler des sentiments tels la mélancolie, la solitude, ou encore une certaine inquiétude liée à l'enfance et à la découverte du monde… ». La Nature en majesté, célébrée avec respect, une ode et, en même temps, un chant personnel : il y a dans cette série beaucoup d’élégance et une maitrise technique. Très abouti, ce dialogue du trait remarquable de finesse et du vide qui entoure la composition, ce travail sur l’ombre et la lumière propose des effets saisissants : du dessin au crayon certes, mais non loin de la gravure.
Habillée d’une vaporeuse écharpe de neige, du voile de l’air froid, la forêt vue par Mexia Dubach se présente sous différents aspects, comme autant de plans : forêt dense, en bandeau horizontal, ou bosquet en bouquet, gerbe verticale, comme les flèches d’une cathédrale, et encore, morceaux de bois pétrifiés dans leur essence, en strates, nervurés, entre végétal et minéral : éternité et beauté.
Sa relation au papier ? "Quand je dessine, j’ai un rapport très physique avec ce support, je fais corps avec le papier qui s’apparente pour moi à une étendue blanche et infinie où tout peut arriver."