Le processus de Datatopia 3.0 débute avec l'encyclopédie en ligne Wikipedia. Après avoir cliqué sur l'onglet "article au hasard" du site nous avons été redirigé vers celui de "Thomas Théodore Haine", un peintre et dessinateur allemand du XXe siècle.
Nous avons ensuite tapé son nom dans Google et récupéré la première image proposée en lien avec son patronyme : une première de couverture de l'ancienne revue satirique allemande "Simplicissimus" où figure l'illustration d'un chien rude et sauvage ayant rompu ses liens. Par la suite nous avons ouvert notre fichier image (.jpg) récupéré sur le web dans un logiciel de traitement de texte (cf. Microsoft Word, TextEdit…). Nous avons ainsi eu accès au codage textuel de l'image.
Nous avons lancé les dés et obtenu un résultat de 10. Nous avons alors ouvert notre image dans notre logiciel de traitement de texte et dix fois nous y avons choisi une ligne de texte au hasard que nous avons remplacé par la phrase "Datatopia 3.0 - Hello World" avant de la ré-enregistrer. Nous avons de cette manière, après plusieurs enregistrements, été confronté à la visualisation d'un "Glitch", où la création d'un fichier aux données erronées.
Dans un premier temps nous avons mis en volume ce "glitch", le faisant passer d'un univers bidimensionnel à un univers tridimensionnel grâce à l'utilisation d'un logiciel de 3D (Rhinoceros 3D) . Nous avons basé l'élévation de notre module sur la luminosité et la saturation des couleurs présentes dans le fichier image (.jpg) : plus il y a de luminosité, plus les modules s'élèvent, et inversement.
Et nous avons poursuivi avec la création d'une vidéo rendant compte d'une éventuelle immersion au sein de cet espace brut et désertique (utilisation du logiciel Blender). Suite à cela, dans un second temps, nous avons réalisé l'impression 3D (frittage de poudre) de notre "Glitch" 3D. Cette sculpture est le reflet parfait de l'environnement numérique créé précédemment et rend compte de manière palpable de toutes ses qualités et spécificités.
Dans un troisième temps, en parallèle de la mise en volume et grâce à un logiciel de données audio numériques (Audacity), nous avons converti notre image 2D "Simplicissimus.jpg" en un fichier .raw (contenant les données brut du fichier), puis en un fichier .mp3. Nous avons donc pu lire de manière auditive via un lecteur audio les strates numériques de ce qui était auparavant une image. De là nous avons isolé des notes, retravaillé (par distorsion des sons) et recomposé entièrement une partition sonore, à la manière d'un clavier MIDI.
Ainsi, à partir d'une image numérisée et immatérielle trouvée au hasard sur le web, nous avons réalisé trois formes de réalités manifestes et distinctes : un lieu désolé à l’architecture tourmentée, un objet tangible et habité d’un mysticisme singulier et une mélodie à la nervosité lancinante.
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