Affiches au premier plan:
Our Polite Society mesure la distance qui sépare son studio amstellodamois et Chaumont. Trois pays et une infinité de signes nous séparent. Sous le prétexte du voyage en train les deux graphistes ont prélevé les formes de la signalisation ferroviaire néerlandaise,belge et française : un langage visuel sans auteur connu et dont le sens échappe aussi bien aux voyageurs qu’aux designers.
Dans le choeur:
Åbäke met en parallèle l’ancienne fonction de célébration de la chapelle avec l’univers muséal qui pour assumer la diffusion de l’art le rend parfois inaccessible.Il présente au public une « trinité non religieuse » : un meuble, une expérience et une sculpture.
Servant habituellement à préserver des affiches loin de la lumière et du regard dans des réserves sous alarme et contrôle climatique, un meuble à plans (à droite) est ici reconstitué entièrement en verre. Une volonté de transparence lui fait perdre ses fonctions de conservation. Il contient des objets de vénération liés à des régimes totalitaires ou au pouvoir politique (petit livre rouge de Mao, affiche Carcetti, bracelet Chavez).
Le rock est aussi l’objet d’un travail sur le groupe Nirvana confié à des personnes n’ayant jamais écouté leur musique et ne connaissant pas le groupe. Une femme tricote un pull à la façon d’un tee-shirt à manches courtes enfilé sur un autre à manches longues. Un chorégraphe israélien interprète le clip de «Smell Like Teen S rit» d’après une description verbale très neutre de ses formes. En portant le tricot, une compositrice précoce joue le titre au piano après une unique écoute.
Enfin une sculpture (à gauche) qui est sa propre caisse de transport casse et brouille la limite entre l’oeuvre et ses modalités d’expositions. Son montage a fait l’objet d’une performance pendant le Festival.