
"Le 16 mai 1871, la colonne Vendôme est démolie.
Le peintre Gustave Courbet sera poursuivi pour sa participation supposée à cette destruction. C’est lui qui a proposé de « déboulonner » le symbole impérial. Mais lorsque la décision est prise, Courbet est absent.
Lors de son procès, il ne cessera d’affirmer son innocence : « Si on peut me prouver que j’ai détruit la colonne je me charge de la relever à mes frais ».
Cette preuve, les Versaillais auraient tenté de la trouver dans cette photographie. On distingue sur la droite un homme barbu et coiffé d’un képi : s’agit-il de Courbet ? Même si c’est lui, cela suffirait-il à prouver qu’il a participé à la destruction ?
Les tribunaux délibérèrent en 1871, puis en 1874, sur la responsabilité du peintre. Après une première peine légère, il est condamné aux termes du second procès à payer les frais de reconstruction de la colonne.
Ruiné, il s’exile à La Tour-de-Peilz en Suisse, où il mourra en 1877. À ce jour, la vérité sur son rôle dans cette affaire n’a toujours pas été établie, et le rôle de la photographie comme preuve reste ambigu."
Extrait de l'un des cartels de l'exposition.