
Du quotidien, Amaury da Cunha perçoit des réalités qui généralement
nous échappent : Une balle qui rebondit sur une raquette de ping-pong,
une femme en trench-coat qui s’éloigne dans la nuit sont chez lui la base
de narrations allusives. La volonté déictique de son travail photographique
l’inscrit dans une école française marquée par l’affirmation du statut de
l’auteur et de sa subjectivité. À rebours du style documentaire qui prône
son apparent effacement. Bernard Plossu, Arnaud Claass ou le romancier
et critique Bernard Lamarche Vadel, ont incontestablement marqué sa
trajectoire.
La pratique d’Amaury da Cunha est dialectique : situations publiques et privées se mêlent, l’autobiographie est assurément présente même si elle reste
indéchiffrable au profane. Chez lui, la charge esthétique des images est
une condition de leur indécidabilité.
Rémi Coignet
Amaury da Cunha est né en 1976 à Paris. Après des études à l’école
nationale supérieure de la photographie d’Arles, il développe un travail qui
oscille entre l’image et l’écriture. Auteur de textes de fiction et d’articles sur
la photographie (pour Infra-mince, Photos Nouvelles, Vacarme, La Voix du
regard...), il travaille actuellement au service photo du journal Le Monde et
collabore depuis février 2009 au « Monde des livres » en tant que critique
littéraire. Il a publié en 2009 un premier livre, Saccades, chez Yellow Now,
volume de photographies sensibles et intuitives, mais aussi recueil d’écrits
brefs et incisifs : notes, réflexions, choses vues, fictions