"Pour l’aspect fantastique du film, je me suis inspirée de contes japonais comme ceux de Kwaidan de Lafcadio Hearn - ainsi que du film du même titre de Masaki Kobayashi, tiré de ces nouvelles - d’anciennes gravures et de films de « Yokaï monsters » dans lesquels on découvre des fantômes délirants inspirés de légendes traditionnelles. Ces monstres me plaisent beaucoup par leur aspect parfois « sympathique ». J’en ai utilisé quelques-uns que j’ai un peu détournés...
Je travaille avec « Illustrator » et les animateurs ont utilisé « Flash » car
ces deux logiciels gèrent les tracés vectoriels. Il est logiquement plus simple et
plus rapide d’animer avec cette technique qui ne nécessite pas de dessin image
par image. On le pense à tort : la technique d’animation de « Flash » est faite de glissement en deux dimensions, un peu comme la technique du papier découpé.
Pour raconter mon histoire, nous avions besoin de suggérer du volume, de donner l’illusion d’un espace en trois dimensions en utilisant la profondeur des décors et le déplacement des personnages. C’est pourquoi il a fallu mettre au point une utilisation particulière du logiciel et éditer un « manuel » technique pour l’équipe. Certaines fonctions d’animation « économiques » de Flash ont été très utiles, notamment dans les gestes rapides. Par contre, pour des mouvements lents et fl uides, il a fallu dessiner davantage de phases, image par image."(Marie Caillou)