Sarker Protick est né en 1986 à Dacca (Bangladesh). Après des études de marketing à l’université américaine internationale de Dacca, il découvre la photographie vers l’âge de 24 ans, et s’inscrit à l’Institut Pathshala des médias de Dacca. Couleur, lumière, composition minimaliste, perspective frontale : le style de Sarker Protick, qui se dit influencé aussi bien par les photographes américains William Eggleston (né en 1939), Robert Adams (né en1937), Alec Soth (né en 1969) que par les musiciens Erik Satie (1866-1925), Arvo Pärt (1935) et John Cage (1912- 1992), est aisément reconnaissable. Adepte du numérique et d’une seule focale 35 mm, il vit et travaille à Dacca, et enseigne désormais à l’Institut Pathshala. What Remains, son travail sur ses grands-parents, a été honoré cetteannée par le jury du World Press Photo.
« Dans le sillage de sa voisine indienne Bollywood, l’industrie cinématographique bangladaise, basée à Dacca – d’où son surnom,“ Dhallywood ” –, produit quelques 100 films par an. Les classes aisées leur préfèrent les productions internationales, mais pour ceux qui, comme moi, ont grandi avec une seule chaîne de télévision, ces films ont longtemps représenté le summum du divertissement. Et ils séduisent encore la majorité des Bangladais. Love Me or Kill Me, le titre de l’un de ces films, résume le scénario appliqué à tous les autres : un garçon rencontre une fille, ils tombent amoureux, un méchant emmène la fille, le héros se bat pour récupérer sa fiancée. Amour et vengeance, même point d’orgue, même “ happy end ” : la recette est imparable, les gens adorent. Adolescent, je rêvais de devenir musicien et chanteur.En me rendant aux studios de la Bangladesh Film Development Corporation, j’ai été fasciné par l’ambiance : couleurs, lumières, décors, costumes, tout y est désuet, bizarre, déconnecté de la vie réelle... et en même temps, tellement vivant ! » Sarker Protick