"2 août 1902. La tempête nous oblige à nous réfugier sur la côte, au nord de Zanzibar. Dans une crique, nous découvrons avec stupéfaction la “Galante”, fameux trois mâts pleine de colons disparue en 1778 en route vers Madagascar. Les colons, retournés à l’état sauvage, ont recréé une société primitive de clans. Stupéfié, je décide d’immortaliser cette incroyable régression..."
Depuis quelques années, Paul Von Borax ne photographie que des femmes. Et cette série « Les sauvages blanches » porte au plus haut ses tendances photographiques. Ses tendances…comme des habitudes glissant vers l’addiction, des particularités au seuil des déviances fantasmatiques. Dans la lignée de ceux qui tordent le cou à l’idée de beauté-belle, lissée, retouchée, vendable, il gratte les films, détrempe les polas, traque le grain ! Rendant hommage à la matière même de l’image, laissant des éraflures, des cicatrices, des taches sur les peaux de la photographie et de ses modèles, élevant le défaut, l’accident, l’imperfection à un rang iconique systématique.
Il a commencé la photo... il y longtemps... et ce qui a commencé comme un hobby s’est peu à peu mué en passion. Il aime expérimenter, tester, tenter ; j’ai appris de mes échecs et mes photos valent d’autant plus à mes yeux que je ne les dois qu’à moi-même. Il a fait des découvertes et des rencontres merveilleuses qui lui ont donné envie de continuer, de façonner de ses mains des lumières, des décors, des ambiances… de regarder et de donner à voir ce regard...
« Plutôt anarchique, Je travaille beaucoup dans l’improvisation, entre construit et aléatoire. Je me fie à mon intuition, à ma volonté et à mon plaisir de faire, et souvent aussi à mes rêves, dont beaucoup de mes photos sont issues ». Il aime plutôt se laisser surprendre et se laisser aller à l’instant et la singularité de chaque séance. Il travaille surtout, avec des gens sympathiques, car une bonne photo est tout d’abord un bon souvenir...
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