
"C’était l’Exposition Universelle de Hanovre, en 2000. Je l’aime bien parce que c’est une sorte de refus de l’image. Nous étions une dizaine d’affichistes du monde entier à avoir été invités à créer une affiche pour la ville de Hanovre. Il fallait portraitiser la ville. D’emblée, j’ai été un peu pénible en leur expliquant qu’une affiche ça ne me plaisait pas, qu’il me fallait un recto-verso. Les organisateurs ont donc accepté d’imprimer l’arrière de l’affiche. Et puis je n’avais pas trop envie de faire un motif alors je suis parti avec mon appareil-photo et j’ai pris une photo par minute, grosso modo. Le résultat, c’est une ballade de 24 heures dans Hanovre, jour et nuit, qui livre une sorte de portrait très conceptuel de cette ville. Ça fonctionne assez bien car les gens de Hanovre reconnaissent vraiment des parties de ville et en même temps, ça donne une sorte de gaieté qui ne correspond pas vraiment à l’image que l’on se fait de Hanovre. Je crois que ce travail caractérise aussi cette permanence de la confrontation à l’image mais par le concept, c’est-à-dire cette façon de trouver des biais pour fabriquer de l’image."