
Être au plus près
Qu’il piste des gorilles au Rwanda ou des ours en Russie, Kyriakos Kaziras raconte. Une certitude : il aime profondément son métier. Et il n’y a qu’à observer ses images pour comprendre ce qui le pousse. Tel ce gorille qui vous jauge du coin de l’oeil, pris de si près que l’on perçoit la rugosité des mains et le détail du moindre poil.Pour lui, la photo, c’est un regard, une émotion, que ce soit un animal, un paysage, une situation... Son credo ? photographier au plus près du mouvement, du regard de l’animal. Car la photo animalière, c’est dela photo d’action, il faut être rapide, anticiper ce qui va se passer à l’instinct.
Inconsciemment, la peinture l’inspire pour la lecture du monde qui l’entoure, dans ses images on retrouve les clairs-obscurs de Rembrandt et Van Eyck, les lignes simples, les flous arrière, les dégradés de Piero della Francesca.
Avant tout, il souhaite que celui qui regarde partage son étonnement : «J’aime qu’on sente les textures, les couleurs, qu’on imagine les odeurs. Et photographier, c’est avant tout rechercher LA lumière. Douce le matin, dorée le soir... c’est elle qui va décliner une palettede tonalités aui valorisera le sujet.»
Nous l’avons rencontré avant sa première exposition à l’automne dernier à Paris dans une petite galerie, et lui avons ouvert nos pages en décembre. Pour nous, c’était une évidence de lui proposer ce tremplin des Zooms,pour que son talent soit plus largement reconnu.
(Denis Boyard, Déclic Photo)