
Le designer innovateur: En repérant les pratiques d’appropriation des espaces publics par les citoyens, en étant attentive aux nouvelles modalités du vivre ensemble (du pique-niqueimprovisé aux rassemblements festifs organisés), en décryptant les rapports concrets et symboliques que les citadins développent avec la ville, Matali Crasset encourage une approche locale et non globale.
Avec Emmanuelle Lallement,ethnologue, elle définit la maquette de deux outils pour analyser puis générer des pratiques urbaines.
Le premier outil organise ces pratiques urbaines en une arborescence.En un lieu donné, il permet d’analyser ce qui s’y passe, pour informer les citoyens de ce territoire et sensibiliser ses responsables. Classées en grands domaines (manger, se reposer, se déplacer, flâner, s’asseoir, …),les pratiques révèlent trois niveaux d’implication :
- la ville ressource : quand chacun est spectateur (simplement présent, observateur, en action discrète
- la ville terrain de jeu : quand l’individu devient acteur (d’un échange, d’une situation, d’un dispositif, d’une intervention),
- la ville terrain d’action : quand les citoyens s’engagent (par des initiatives individuelles oucollectives, au travers d’une activité éventuellement associative).
Le deuxième outil vise à connecter les individus entre eux, par lamatérialisation visuelle de leur profil personnel d’affinités et d’activités. Plaqué sur une cartographieurbaine, ce profil permet d’identifier les personnes voisines offrant n potentiel de rapprochement, d’échange, de mise en commun. Le quartier redevient ainsi l’échelle de socialisation des habitants des villes.
ll s’agit d’un travail de design avancé d’outils de mise en relation des citoyens urbains. Il reste à passer de la maquette au service, pour montrer comment l’espace numérique ainsicréé peut régénérer l’espace public urbain classique.