Peinture acrylique et encre sérigraphique sur toile
127 x 107 cm, Fondation Carmignac
© Courtesy Fondation Carmignac – Photo Thomas Hennocque
« Ils sont vraiment cinglés. Ils ne croient pas en la créativité. Leur seule image c’est celle de Mao Zedong. C’est formidable. On dirait une sérigraphie. » (Andy Warhol cité par David Bourdon, Warhol, 1989)
Chacune de ces peintures de Mao conjugue deux esthétiques apparemment antagonistes.
D’un côté, une technique qu’il dit « expéditive et négligée » évoquant moins la peinture gestuelle que son académisation. Son « expressionnisme » répond mécaniquement aux codes d’un art devenu dominant, perpétuant tant bien que mal l’idéal d’une forme d’expression individuelle et inaliénable.
De l’autre, il barbouille le portrait officiel de Mao Zedong, père spirituel d’une révolution culturelle pour laquelle la « personnalité de l’artiste » n’est précisément qu’un résidu de la culture bourgeoise. Les valeurs présumées de la peinture gestuelle se trouvent ainsi décrédibilisées, tandis que le culte de la personnalité se dilue sur un papier peint décoratif à l’effigie du Grand Timonier.