The performance of style
Musical mais aussi visuel, le mouvement « glam » aux USA et UK au début des Seventies.
Le show d’inauguration a été lancé avec la projection sur un mur d’un portrait géant de Marc Bolan, alors chanteur du groupe T-Rex. Et Noddy Holder, bassiste de Slade, était également du vernissage. Et pourtant le but de l’exposition Glam ! The performance of style, à la Tate Gallery de Liverpool jusqu’au 12 mai 2013, est justement de montrer que le mouvement « glam » n’était pas seulement un mouvement musical. Même si des figures comme David Bowie ou le groupe Roxy Music sont emblématiques du retour du glamour dans le rock après l’explosion créative et la vague hippie des années 60.
L’exposition prend comme point de départ le mélange d’art, de musique et de mode qui se fait jour dans les écoles d’art de Grande-Bretagne à la fin des années 60. Après des années d’idéalisme et d’engagement politique révolutionnaire, c’est le retour de l’individualisme, du désir de briller et donc de transgresser les codes établis. Paillettes et élégance outrée sont de mise, et les questions de genre et d’identité font surface, particulièrement aux USA où la culture gay de la côte Est s’approprie le mouvement. Andy Warhol fait figure de chef de file avec son aphorisme fameux « tout le monde sera célèbre pour 15 minutes ». Narcissisme et maniérisme envahissent peinture et photos à l’image du portrait de Mr et Mrs Clark (icones de la mode à l’époque) par David Hockney en 1971. Les concerts de rock deviennent autant du performance art, lightshows inclus, que de la musique live.
Les limites du mouvement ? C’est qu’il n’y en a pas vraiment. Le « glam » est une attitude plus qu’un style. L’exposition Glam ! en fait la démonstration à travers une bonne centaine d’œuvres, en présentant des artistes aussi divers que la photographe Cindy Sherman, Richard Hamilton et ses collages ou les séries du duo Gilbert et George. Ironie et dérision de la société en sont les traits communs, hérités du pop art, mais chacun poursuivra sa propre voie artistique et le mouvement glam disparaîtra de lui-même vers la fin des années 70.
Clémentine Gaspard, février 2013