International and Roma Pop

Au-delà d’Andy Warhol et Roy Lichtenstein, le Pop Art a touché le monde entier ! Démonstration dans 3 expositions internationales en ce début 2016.

Si le Pop Art est né à New York et au Royaume-Uni  dans les années 50, il ne s’y est pas cantonné. Courant de pensée plutôt que mouvement codifié et théorisé, le Pop Art a exercé une influence considérable sur nombre d’artistes, lesquels en ont adopté l’esprit subversif et adapté la forme à leurs cultures tout au long des années 60 et 70.

Même la Côte Ouest des Etats-Unis se démarque de New York tel Edward Ruscha incorporant des motifs typiquement californiens, voire hollywoodiens, dans ses œuvres. Et au Japon, l’avant-gardiste Ushio Shinohara tente la fusion entre culture japonaise traditionnelle et icones pop américaines. En Amérique Latine aussi, la résistance au modèle dominant américain passe souvent par des références aux cultures locales. On découvre ainsi une multiplicité de pop arts à travers le monde, de l’Europe au Japon en passant par l’Amérique Latine grâce aux expositions « The World goes Pop » à la Tate Modern à Londres en janvier 2016 et « World Pop » au Philadelphia Museum of Art jusqu’en mai 2016.

Plus près de nous, la galerie Tornabuoni à Paris nous montre un « Roma Pop », à voir jusqu’au 26 mars 2016, lui aussi très influencé par le Pop Art américain. Sauf que les figures de Marilyn ou Mickey cèdent la place à Mona Lisa ou aux personnages de Michel-Ange… A l’instar de Tano Festa qui met l’accent sur la peinture italienne de la Renaissance, et re-popularise des images qui font partie du quotidien des Romains.

Restent bien sûr en héritage commun les points essentiels du Pop Art. Son refus de l’art comme institution et son désir de l’ancrer dans le quotidien, de le mêler à la culture populaire d’une société de consommation alors en pleine expansion. Et un esprit contestataire qui parle de menace nucléaire, dénonce justement la consommation à outrance et s’associe aux nouveaux mouvements sociaux comme le féminisme et la lutte contre le racisme.

Clémentine Gaspard, février 2016