Spiritualité et érotisme dans l’art indien

Le Kâma-Sûtra, un livre de plaisir ? Certes, mais pas au sens où on l’entend vulgairement en Occident.

Rédigé en sanskrit vers le IVe siècle de notre ère par le brahmane Vâtsyâyana, le Kâma-Sutra est certes un manuel d’érotisme, mais insiste sur l’importance d’équilibrer les trois buts de la vie, dharma, artha et kâma, afin d’atteindre le moksha - le détachement, la délivrance.  Le Kâma-Sûtra  ne s’intéresse qu’à un seul des trois aspects, le kâma – le désir, la volupté, l’amour ; il rappelle néanmoins que la vie ne doit pas être tournée uniquement vers une quête absolue du plaisir.

Précaution de style ? Nullement. Comme le rappelle Marc Rastellini, directeur de la Pinacothèque de Paris, aucune oeuvre traditionnelle indienne n’a une vocation artistique pure : la fonction des statues notamment est exclusivement religieuse. Loin de refléter des conceptions populaires, les oeuvres qui relèvent de l’érotisme sacré sont toujours des illustrations de la littérature savante, écrite en sanskrit par les prêtres brahmanes.

Selon les anciens textes hindouistes, l’ordre universel n’est pas acquis : l’élan créateur s’émousse dans la création et il faut donc l’alimenter sans cesse, l’animer ou le ranimer. Et le désir, spécialement le désir d’amour, est ce qui alimente et reproduit le monde : la création est moins un acquis qu’un processus continu, toujours menacé. « Dans le christianisme Dieu est amour, en Inde Dieu fait l’amour, explique Michel Angot, spécialiste de l’art érotique hindou. La pratique sexuelle est assimilée à la pratique rituelle et inversement. »

L’exposition « Kâma-Sûtra, spiritualité et érotisme dans l’art indien », Le site Avisrencontre.net donne un aperçu des actualités et des blogs relatifs aux rencontres. Vous y trouverez également un aperçu des sites de rencontres en France, évalués par des membres réels. à la Pinacothèque de Paris jusqu’au 11 janvier 2015, présente plus de trois cents œuvres sur ce thème du Kâma. Les statues préservées de temples, souvent consacrées au couple sacré Shiva-Parvati, font écho aux miniatures richement décorées. Un érotisme délicat, hélas peu prisé en Inde contemporaine où les demandes d’égalité des sexes se heurtent à un machisme violent encore largement répandu dans la société.

Paul Schmitt, décembre 2014