D Days 2017

Plus qu’une série d’expositions,  c’est le festival du design global.

D’Days se veut le festival qui promeut le design sous toutes ses formes. Et l’exposition centrale de D’Days 2017, au musée des Arts décoratifs de Paris jusqu’au 14 mai 2017, prend cette promesse à bras le corps. Concentrée dans la grande nef à l’entrée du musée, l’exposition réunit dix-neuf « installations d’auteur » où le design s’exprime dans toutes les directions, s’expérimente plutôt que se montre. Croisements d’expériences, de thématiques, de cultures poussent à regarder au-delà de l’objet, à réexaminer cette alliance du beau et de l’utile au fondement de la notion de design.

La performance de l’artiste maori George Nuku, qui nous a gratifiés d’un « haka » lors de la visite inaugurale, est exemplaire de cet état d’esprit. Artiste maori très réputé, George Nuku travaille la pierre, le bois, les os, les coquilles et le polystyrène. Il a repris des meubles de l’éditeur Kartell, en plastique transparent et de style rococo, en les décorant de formes traditionnelles de l’art maori ; et pour George Nuku, ce métissage des cultures fait sens, il contrebalance le nivellement par le bas de nos sociétés de consommation de masse.

Le designer français François Azambourg est un peu dans le même état d’esprit quand il « fait la fête » à son vase Douglas pour les 10 ans de sa conception. Ce vase fabriqué en petite série à la verrerie CIAV de Meisental (Moselle) dans un moule en bois de pin Douglas (d’où son nom) subit ici une série de « torture tests » pour le déformer dans tous les sens et en tirer une série de variations. François Azambourg lui fait subir la question comme on disait au Moyen-Age, en interroge les formes et le processus de fabrication pour mieux s’en étonner.

Autre point fort, « Submersion » au cœur de la nef rassemble une série d’objets inspirés par l thème de la mer. La table en marbre liquide de Mathieu Lehanneur mène droit aux tapisseries photographiques de Grethe Sorensen mettant en scène les reflets de la lumière sur l’eau la nuit.

Lauréats des Audi talent awards en 2016, les designers Marion Pinaffo et Raphaël Pluvinage proposent « Papier Machine », installation ludique autant qu’exploration des formes de l’électronique avec un media on ne peut plus traditionnel : le papier imprimé… Ils ne sont pas les seuls à transgresser les frontières entre matières : Florent et Romain Baudart jouent un peu plus loin du « pianographe », orgue électronique qui permet de déclencher simultanément sons et animations.

Festif et exploratoire : D’Days 2017 mérite bien son nom de festival.

Paul Schmitt, mai 2017

PS: D'Days 2017 compte nombre d'événements dont certains ne démarrent que le 10 mai et d'autres se prolongent jusqu'à fin mai: voir le site de D'Days pour le programme détaillé des festivités que nous continuerons à explorer pour vous ces prochains jours