Métier : directeur artistique de publicité

Leurs budgets favoris ?

Passé un long moment par l'écurie prestigieuse de Young & Rubicam époque Gabriel Gaultier où il s'était fait repérer notamment avec une campagne pour Eurostar, David Derouet a ensuite navigué de FCB à Leg, s'est posé trois ans chez Devarrieuxvillaret, est reparti 9 mois à la Young fin 2006 avant, enfin, de s'installer chez BDDP & Fils, heureux de travailler sous la direction créative de Guillaume Chifflot - un ancien de la mythique Young... ceci expliquant sans doute cela...
Ses budgets de prédilection aujourd'hui : la marque d'électro-ménager Beko qui l'a laissé créer des annonces très graphiques, et bien sûr la Fondation Abbé Pierre, cause noble et particulièrement inspirante, qui lui a rapporté une belle moisson de prix.

Pour Benjamin Marchal, hard-rockeur à la scène et fidèle à DDB à la ville, la référence ultime s'appelle Bill Bernbach (le B de DDB), créateur des cultissimes annonces pour Volkswagen, dans les années 1960. Le concept prime, toujours.
Et il illustre cet amour du saut créatif dans des réalisations que nous aimons particulièrement pour Greenpeace, L'Equipe et Poker Live.

David Bertram, lui, qui reste constant chez CLM/BBDO depuis ses débuts - même s'il s'est échappé quelque temps avec Christophe Lambert auprès de Luc Besson pour l'aventure Blue -, travaille essentiellement pour la galaxie de marques du groupe Pepsi. "Pepsi, donc, mais aussi Pepsi Max ou Seven Up", détaille-t-il.


FONDATION ABBÉ PIERRE / L'EXPULSION
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Campagne pour la Fondation Abbé Pierre conçue par David Derouet et réalisée par David Bertram

Et dans dix ans, où seront-ils nos DA ?

Comment cela vieillit-il, un directeur artistique ?
Tous ne pourront/voudront pas devenir directeur de création (DC), se coltiner les clients, les discussions d'argent et les licenciements... et tous n'auront pas le talent et le charisme pour s'imposer à la tête des agences...
Alors où se voient-ils quand ils seront grands, nos trois témoins déjà seniors ?

"Dans dix ans, j'aurai 42 ans. Je ne me vois plus forcément dans la pub", répond pensivement David Derouet. "Je serai peut-être dans la photo, la réalisation... De toute façon, je resterai dans la conception de l'image mais peut-être plus dans la narration."

Benjamin Marchal ne sait pas, lui, ce qu'il aimerait faire dans 10 ans (il aura 41 ans). Peut-être DC ? "J'aimerais surtout garder mon indépendance créative", prévient-il.

Quant à David Bertram, son demain se construit dès aujourd'hui avec sa signature récente comme réalisateur chez Première Heure. Dans dix ans, il aura 38 ans. "J'aimerais évoluer dans le cinéma, devenir réalisateur, d'ailleurs je suis en train d'écrire un long-métrage", prévient-il.

Et si on parlait d'argent, un instant ?

Combien gagne un directeur artistique ?
Sont-ils si riches qu'on l'imagine, ces flamboyants créatifs ?
Ils nous ramènent à la réalité. Une réalité correcte, tout de même...

"Un directeur artistique commence au SMIC", affirme David Derouet, confirmé par Benjamin Marchal. "Au bout de deux/trois ans, par contre, les salaires tournent autour de 2000 à 2300 euros par mois."
Après 6 ans d'expérience, le DA peut espérer gagner 3500 euros et enfin après 10 ans passés à exercer ce beau métier, la grille court de 4000/5000 euros à carrément 10 000 pour les mieux payés.

Des salaires qui permettent de voir venir, certes... mais une rémunération pas si abusive pour ces créatifs rois du jonglage, de la couleuvre avalée et de la pression supportée.


Très polytalentueux, les directeurs artistiques dans la publicité doivent garder leur âme d'artiste en y intégrant une grosse dose de réalisme, savoir discuter avec les clients et les photographes, partager un univers commun avec les illustrateurs et les commerciaux. Un métier qui exige de multiples facettes et qu'ici nous aimons.