Michel Bouvet: Pop Arles

Après l’expo, le livre : Michel Bouvet raconte 12 ans d’affiches pour les Rencontres d’Arles Photographie.

Déjà en 2011, les Rencontres d’Arles avaient consacré une exposition aux affiches de Michel Bouvet et leurs multiples déclinaisons : voir ci-dessous nos images et compte rendu de cette manifestation, avec les explications de François Hébel, directeur artistique des Rencontres d’Arles depuis 2002.

L’édition 2014 marque un tournant dans l’histoire des Rencontres d’Arles : François Hébel, en désaccord sur les orientations prises par la fondation Luma, est sur le départ.

Michel Bouvet suit son commanditaire et complice, et récapitule en un livre, Pop Arles (Editions du Limonaire, 20€), cette aventure graphique d’une douzaine d’années. François Hébel et Michel Bouvet y expliquent à nouveau comment est née cette communication singulière et décalée: des affiches au traité illustratif et animalier/végétal pour parler d’un festival photographique ! Affiches et esquisses de travail en détaillent les étapes créatives, y compris un clin d’œil à l’artiste chinois Liu Bolin qui a utilisé l’affiche 2007 pour une de ses performances. Un livre de référence aussi bien pour les graphistes que les  photographes.

Expo: dix ans d'affiches et de créations de Michel Bouvet au service des Rencontres d'Arles.

Michel Bouvet collabore avec les Rencontres d'Arles depuis l'édition 2002 où la direction actuelle a pris les commandes. Affiches, panneaux, etc.: toute l'identité visuelle du festival portent depuis lors l'empreinte du grand graphiste. Et les Rencontres d'Arles ont eu l'excellente idée de consacrer en 2011 une exposition récapitulative du travail de Michel Bouvet et son atelier sur cette période de dix ans.

Pour enfin découvrir le rapport entre les illustrations animalières libres de Michel Bouvet et un festival de photographie? Laissons la parole sur le sujet à François Hébel, directeur artistique des Rencontres d'Arles:

« Quel légume, quel animal ? Mais quel est le sens ? Les affiches dessinées par Michel Bouvet pour les Rencontres d’Arles suscitent chaque année de nombreuses questions auxquelles nous sommes incapables de répondre. Lorsqu’il fallait relancer les Rencontres en 2002, nous avions initié une consultation de grands cabinets de graphistes en vue de « pimenter » le message. Michel Bouvet nous ayant pris au mot il fut retenu. Mais dès la première année la confusion s’installe. Au lieu d’un piment, certains devinent un poivron, une carotte, les chauffeurs de taxi d’Arles me demandent quel est ce pain de maïs sur les arrêts de bus… Bref, ce qui allait tourner à l’échec total du message s’est avéré un formidable stimulant pour le dialogue et le bouche à oreille. Nous avons alors décidé de nous enfoncer dans l’absurde.

En quelques années nous sommes passés du verger au zoo, mais la méthode de Michel Bouvet reste la même. Nous avons besoin de l’affiche à l’automne précédant une édition, alors que le programme est loin d’être complet. Or, Michel Bouvet insiste pour ne dessiner qu’en connaissance du programme. Cela crée chaque année un jeu de poker menteur très sympathique où nous racontons un programme imaginaire à notre affichiste préféré, qui lui-même revient avec une vingtaine de très jolis dessins au crayon de couleur, qui n’ont rien à voir ni entre eux, ni avec le programme le plus imaginaire. C’est alors un rituel de l’équipe de choisir autour du président des Rencontres quel sera le visuel de l’année. Hypocritement, un peu pour nous rassurer mais alors que notre opinion est déjà faite, nous demandons toujours « l’opinion de l’atelier Michel Bouvet ». La réponse est toujours évasive et déculpabilisante. Néanmoins, frustrés de rejeter chaque année tant de dessins qui nous ont fait hésiter, nous souhaitions, à l’occasion des dix ans de la nouvelle formule, partager avec le public l’ensemble des propositions et le processus de création de l’affiche, qui est déclinée du catalogue aux mugs, voire en trois dimensions par nos amis de Gares & Connexions, ce sont les mascottes des Rencontres d’Arles. »

Clémentine Gaspard, juillet 2011; Paul Schmitt, septembre 2014

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