Marc Lagrange
Le portrait de nu oniriste, façon cinéma.
Disparu brutalement fin 2015, le photographe belge Marc Lagrange s'etait spécialisé dès les années 80 dans le portrait et le nu, en grand format de préférence, pour en explorer la sensualité. Pas de révélation crue façon Helmut Newton, pas de trash, pas de romantisme non plus, plutôt un soupçon de décadence assumée et soigneusement mise en scène. Ses portraits de nu tendent vers le fantasme, où le sujet désiré devient objet, comme prisonnier d'une mise en scène étudiée. « Mes décors sont des lieux de rêve, confirmait Marc Lagrange, des endroits où l'imaginaire l'emporte. Je donne à mes idées autant d'espace que possible. »
Partisan de la photo analogique et même du Polaroid, Marc Lagrange s'etait fait connaître avec sa série And God created... Women. Il a poursuivi en parallèle travaux photographiques pour magazines et édition de ses travaux personnels en livres. On avait apprécié Diamonds & Pearls, une série de photographies toujours aussi sensuelles et évocatrices, regroupées dans un livre éponyme (éditeur teNeues) et l'objet d'une exposition à l'Opiom Gallery en 2014, . Revoilà Marc Lagrange en exposition à Paris grâce à la librairie et galerie La Hune qui fait l’éloge du talent intemporel du photographe. L'exposition, jusqu'au 5 juin 2016, réunit des tirages noirs et blancs développés sur papier gélatine argent et tirés de son dernier livre Senza Parole paru en 2015, plus quelquestirages platine pour en rehausser l'esthétique. A voir comme un voyage dans un pays mystérieusement alangui.
Clémentine Gaspard, avril 2016, juin 2014 & mai 2012