CS4 Production Premium : Premiere Pro

Sans grandes surprises, c’est vers le montage HD que Premiere concentre ses nouveaux efforts. Le logiciel offre plusieurs améliorations sans radicalement changer de sa version précédente.
Il est possible de monter des séquences en natif provenant de différents formats et donc différents appareils. Un atout qui se révèle très utile pour les adeptes du multi-cam et du tournage avec différents types de caméscopes.
Les fichiers au format AVCHD sont désormais acceptés, la compatibilité avec les cartes P2 de Panasonic et les XDCAM EX/HD de Sony (voire notre article sur la caméra ) avait quant à elle était inaugurée dans la CS3. Rien de très nouveau jusque là. Par contre, l’import direct sur disque depuis des caméras sans bande DV, HDV ou P2 (panasonic) est grandement accéléré à travers  le module OnLocation : 8,98 secondes pour un clip de 60 secondes (contre 84,7s. auparavant) ; 9,62 secondes pour plusieurs clips totalisant 20 minutes (contre 322 S. auparavant).

La fonction MediaEncoder a quelque peu évolué, elle se sépare désormais en deux applications. Vous pouvez l’utiliser comme un outil « interne » à Premiere, After Effects, Encore ou Soundbooth, ou il peut être utilisé de manière indépendante entre Premiere et After Effects, notamment pour importer et exporter les projets venant des deux logiciels. Mais surtout, les passerelles vers les autres logiciels ont été approfondies.

 La fonction Dynamic Link vous permet de transférer rapidement vos séquences de Premiere à After effects, et vice versa pour vos compositions, sans besoin de rendu intermédiaire : vous n’avez à faire le rendu qu’au stade final de votre vidéo, d’où un gain de temps appréciable…
Il est également possible d’intégrer « dynamiquement » (dynamique veut ici dire que les modifications apportées dans un logiciel se répercutent immédiatement sur la même séquence dans l’autre logiciel) vos séquences Premiere ou vos compositions After Effects dans Soundbooth, et d’y ajouter des commentaires, des données audio ou des partitions, toujours sans aucun rendu. Idem pour Adobe Encore, le logiciel d’édition DVD qui donc importe directement les séquences de Premiere.

Mais la gestion du workflow  est poussée encore plus loin, au bénéfice de votre temps. Elle ne se réduit nullement à l’intégration entre les différents logiciels puisque la recherche et la « caractérisation » de vos fichiers vidéo se fait désormais dans les plus gros détails, et avec des outils parfois d’une originalité étonnante. Le nouveau MediaBrowser permet de retrouver facilement des fichiers sur votre disque dur, ce qui se révèle utile lorsqu’on importe de différents formats.

Pour la gestion de vos rushes, une fonction « transcription de  voix en texte» a été introduite. Il s’agit en fait d’un outil de reconnaissance vocale, qui, grâce à la « Findbox », convertit un fichier audio en texte (métadonnées XML pour être précis), chaque mot étant précisément situé sur la timeline. Une fonction recherche permet ensuite de retrouver le mot (ou un ensemble de mots si vous prenez un critère plus large, du style « mots de plus de cinq lettres ») qui apparaît avec son timecode dans la séquence et dans sa phrase.
Cette fonction a déjà fait couler beaucoup d’encre sur les forums, beaucoup d’utilisateurs se montrant frustrés du nombre d’erreurs de transcription. Evidemment, plus nette est la bande-son (et la prononciation des personnages !), meilleur est le résultat.

Bref, pour sous-titrer Danny Boon dans Bienvenue chez les Chtis, il vaut mieux oublier…  En toute honnêteté, cette fonction permet plutôt de retrouver un moment clé qui vous épargnera une recherche pénible tout au long du rush. Cliquez sur le mot dans les métadonnées et le clip affichera la frame exacte où il est repéré. Pratique pour monter une interview dans une vidéo de type  documentaire. Pour un autre usage comme le sous-titrage, la transcription manque de précision (à moins d’avoir une excellente qualité de son) et demande à être nettoyée et corrigée « a la mano » : un travail souvent long et laborieux. Pfeiffer Consulting a mesuré les gains de productivité induits par cette fonction : 16,5 secondes pour retrouver un mot dans une interview de 10 minutes (88,2s. avec la CS3) et 95,4 secondes pour retrouver un mot dans 10 interviews de 40 secondes chacune (588s., presque 10 minutes, avec la CS3)

Du côté du montage lui-même, une petite amélioration que l’on attendait est enfin arrivée : un même effet est désormais applicable à plusieurs plans dans la même time line,  et en une fois (30% de gain de temps tout de même, selon Pfeiffer Consulting). Le montage est fluide mais les ralentissements et le temps de calcul apparaissent dés les premiers ajouts d’effets… c’est particulièrement vrai si vous montez en natif HD différentes séquences  provenant de multiples formats.