Né en 1971 à Kutoarjo, dans l’île de Java (Indonésie), Romi Perbawa a étudié la comptabilité avant de se consacrer pleinement à la photographie à partir de 2010. Il a notamment suivi les cours de la Galeri Foto Jurnalistik Antara et de l’institut Panna, à Djakarta. Influencé par le style documentaire de ses compatriotes Ahmad « deNy » Salman et Oscar Motuloh, Romi Perbawa cite également le Néerlandais Kadir van Lohuizen, connu pour son enquête-choc sur l’industrie du diamant. The Riders of Destiny, son premier reportage, a été publié dans de nombreux magazines. Romi Perbawa vit aujourd’hui à Surabaya – seconde ville d’Indonésie – où il est représenté par l’agence indonésienne Panjalu Images.
En 2010, Romi Perbawa est invité à une course hippique à Sumbawa, l’une des plus pauvres des petites îles de la Sonde, à l’est de Java. Les chevaux locaux étant menus, ce sont traditionnellement de très jeunes garçons qui les montent, à cru, sans bombe, et pieds nus. Le spectacle est saisissant, mais les accidents sont courants. Ce jour-là, un enfant jockey fait une terrible chute devant Romi Perbawa. Pour le photographe, c’est le point de départ d’une enquête à laquelle il va consacrer quatre ans. Cette manière « au long cours » justifie son approche, sa méthode, ses objectifs et ses choix esthétiques. Son reportage sur les enfants jockeys de Sumbawa, histoire somme toute classique de lutte pour l’existence teintée de drames et de victoires, montre aussi sans fard le fossé entre ceux qui possèdent et ceux qui n’ont rien. Ce faisant, Romi Perbawa interpelle les pouvoirs politiques en matière de lutte contre la pauvreté. Soucieux de réveiller les consciences, il a décidé de suivre ces jeunes jockeys « jusqu’à l’âge adulte, jusqu’à ce qu’ils aient eux-mêmes des enfants qui à leur tour, reprendront les rênes. »