Tatiana Plotnikova est née en 1973 à Saint-Pétersbourg (Russie). Diplômée de comptabilité et de design graphique, elle a notamment suivi l’enseignement de Sergei Maximishin, l’un des plus grands photojournalistes russes actuels. Très vite repérée, Tatiana Plotnikova est devenue une collaboratrice régulière du Russian Reporter. Aujourd’hui free-lance, elle vit et travaille à Saint-Pétersbourg.
Derniers païens d’Europe, les Mari, peuple de tradition finno-ougrienne, autrefois appelés Tchérémisses, forment une communauté d’environ 500 000 individus, établie depuis des millénaires autour de la Volga. Pour ce peuple, qui ne dispose ni d’écritures ni d’édifices sacrés, qui implore ses dieux dans des bosquets et recourt aux sacrifices rituels d’animaux, « la nature est un temple ». Bien que polythéiste, la religion Marla est reconnue au même titre que les grands monothéismes. Elle connaît même un nouvel essor depuis la chute de l’Union soviétique mais la Russie d’aujourd’hui voit dans sa pratique une menace pour l’environnement. « N’y aurait-il pas plutôt à apprendre de cette minorité, dite du “ Peuple du Soleil ”, qui, justement, est parvenue à survivre à l’industrialisation ? s’interroge Tatiana Plotnikova. Contrairement aux civilisations qui ont précipité leur perte en sciant la branche sur laquelle elles étaient assises, les Mari n’ont pas cherché à conquérir la nature, ils tentent de vivre en harmonie avec elle. Il serait peut-être temps de méditer leur exemple. »