Atelier Pariri Jérôme Corgier
Jérôme Corgier, graphiste mais aussi sculpteur typographe.
Jérôme Corgier a fait ses classes avec les meilleurs. Originaire d’Orléans, il a fait un BTS de communication visuelle à Blois, puis les Beaux-Arts de Rennes de 2006à 2008 sous la direction de Jacques Sauvageot (ex-leader étudiant de mai 1968 avec Daniel Cohn-Bendit) et avec Isabelle Jégo (« Nous travaillons ensemble ») pour professeur. Jérôme Corgier en a profité pour suivre des stages très formateurs à l’Atelier de Michel Bouvet (dirigé par Odile Chambaut) et chez Etienne Mineur. Et il a débuté ensuite chez April Greiman (« L’inverse de l’Atelier Bouvet : la typographie et un pragmatisme très américain plutôt que le visuel ») et à Intégral Ruedi Baur en 2008-2009, où il a travaillé sur le projet d’identité visuelle de la médiathèque de Strasbourg.
L’Atelier Pariri
Privilégiant l’indépendance, Jérôme Corgier se lance ensuite en créant l’Atelier Pariri sur une idée de « dialogue typographique » avec deux associées, avant de rester finalement seul maître à bord. Commercialisant lui-même les capacités de l’Atelier, Jérôme Corgier compte surtout des institutions publiques parmi ses clients. Et en premier lieu la mairie de Montreuil (93), son lieu de résidence. Jérôme se reconnait la curiosité comme moteur principal, préfère aller de l’avant plutôt que conceptualiser.
Pour ses commandes graphiques, il s’ « autobriefe », définit plusieurs angles à partir du cahier des charges du client : conceptuel, esthétique, narratif. Et en tire un panel d’environ dix possibilités de création qu’il réduit ensuite (entre trois et cinq) pour discussion avec le client.
Sculptures typographiques
Jérôme Corgier définit lui-même ses projets personnels comme de la sculpture plutôt que de la typographie. Dessinant peu, il préfère « triturer la forme ». Et avoue un penchant pour le travail manuel, pour « le côté tactile et la chaleur de l’objet que l’on travaille, et photographie ensuite », plutôt que pour la conception sur Illustrator… Depuis 2008, il travaille la lettre éjectée de l’alphabet comme une forme devenue neutre. Et en revisite progressivement tous les aspects : couche/peau, squelette, fonction (mélange de typos arabe et latine par exemple, ou encore la résistance à la déformation. Space typography, Skeletype, Letter and Thread : les séries aux noms évocateurs se succèdent.
Avec déjà une reconnaissance de la profession : un projet de recherche devenu proposition commerciale pour la couverture du magazine du New York Times a été distingué par le Type Directors Club de New York l’année dernière. Et plusieurs de ses sculptures typographiques étaient à voir à la récente Paper Biennial à Rijswick et au musée Meermanno de La Haye.
Paul Schmitt, décembre 2012